Le Blog de Marine et Florian

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Un petit bébé surprise dans mon bidou ... Que du bonheur en perspective ? J'ai envie de croire que oui !

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Pour nous, il n'y a pas de bout du monde.
Ma première fête des mères
2 ans après...
Notre expérience "couches lavables"
Des nouvelles ...
Comme l'impression de te porter à nouveau ...
Du retard ...
1 an et 1 jour ...
Cet échec que je traîne...
100 jours ...
Ton nom qui n'est pas le mien...
Parents cool
Quand doit-on s'arrêter... ?
L'angoisse de la séparation .. bis
Ma plus belle raison de vivre
Celle qui arrive et celui qui va partir ...
Choisir pour toi ... ce dilemme de parents...
La chat (pas la lessive) : une partie 3 nécessaire
Le chat (pas la lessive) 2
Le chat (pas la lessive)
Ton papa et toi
L'accouchement... ce que je ne vous ai pas dit !
"Profitez !"
Si le monde était toi ...
Couver
J'ai demandé à ma plume
Blood Patch (2)
Blood Patch (1)
Visite des 1 mois !
Un petit problème de plomberie
Une larme sur la joue gauche
Allaitement - Les tétées du bonheur.
Allaitement - Le renoncement (longue partie 2)
Allaitement - Le renoncement (partie 1)
Allaitement - Le commencement
La naissance de l'amour (une longue partie 4)
La naissance de l'amour (partie 3)
La naissance de l'amour (partie 2)
La naissance de l'amour (partie 1)
4 février...
Mon bébé de l'intérieur...
J-8 ... on croise les doigts !
J-9 ... Une fin de grossesse programmée
J-10
J-11 !
Papa en vacances et soirée contractions !
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J-17 ... toujours là !
Conséquences ... ???
Un peu traumatisée...
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Dans l'impasse ...
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Baby Shower (2)
Baby shower !
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Journée flop...
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Petit bébé !
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Petit bébé...
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Enceinte... les autres symptômes !
Chat Matou l'air d'être une arnaque ce gros bidou !
Haptonomie ou pas ?
Tout va bien !
Sèche-linge ou pas ?
Petite situation "de la honte" ... Vive la grossesse !
Contrariétés...
J'ai rêvé ??
Entre parenthèses
Besoin de vos pronostics !! (2)
Besoin de vos pronostics !!
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"Marine elle a un bébé dans son ventre !!!"
Etats d'âme d'un dimanche soir...
Me revoilà !
Et encore une écho !
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Les premières annonces... (2)
Les premières annonces... (1)
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Après la terrible angoissse, le bonheur intense !
C'est trop l'angoisse !
"J'ai envie d'un bébé"
Et s'il y en avait deux ?
Surprise jusqu’au bout ?
Un enterrement de vie de jeune fille sous couverture…
Quand tu bouleverses DEJA toute notre vie !
16,3 mm de bonheur …
J'ai faim !!!
Nelson ! On a un problème !
Quand décidément, Flo est un homme extra et un futur papa au top ...
Premières inquiétudes (partie 2)
Premières inquiétudes (partie 1)
Quand deux petits traits roses parallèles font chavirer mon coeur …
Un bébé surprise ??


Ton papa et toi
Aujourd'hui, ma toute petite poupée, tu as deux mois... Tu nous combles de bonheur, papa et moi et j'ai justement choisi ce jour un peu spécial pour te parler de la jolie relation que tu as avec ton papa.

Tout d'abord, il faut le dire, c'est un papa fier de sa fille. Il t'aime tant... je ne saurais jamais dire combien ni comment, mais ça me fait fondre. Il te trouve belle, et grande, et bien portante, et éveillée et... presque parfaite finalement ! Il souhaite toujours faire au mieux pour toi, même si, lui aussi, en a parfois marre quand tu fais n'importe quoi avec ton biberon (oui, ça, ça l'énerve) et râle un peu sur toi. Il est soulagé de savoir que tu vas bien, à chaque visite chez le docteur, à chaque examen... et à chaque fois qu'il s'approche de toi pour vérifier que tu respires bien dans ton sommeil. Il te fait des grimaces et te chante des chansons pour te faire sourire, car il ne s'en lasse pas, de voir ton adorable bouille fendue par la gaieté. Il te berce et c'était lui le meilleur pour te passer tes coliques en te baladant dans la maternité ou en te frottant le ventre. Encore maintenant, on ne fait pas meilleur masseur de bidon que lui ! Il adore pousser ta poussette... bon là, je crois que tu n'y es pour rien ma chérie, même à vide, il l'adore... Il change tes couches... mais évite celles qui sont un peu trop remplies si tu vois ce que je veux dire ! Il me soutient parfois en restant dans la salle de bain avec moi ! Il lave ton linge, te donne ton biberon, balance ton transat... C'est bien simple, il n'y a rien qu'il ne ferait pas pour toi, je crois... J'essaie de filmer, de prendre des photos, d'immortaliser... Mais je n'aurais jamais tout... Et je profite en live aussi... vous êtes si beaux tous les deux...

Quant à toi ma poupée... la poupée à ton papa... Tu l'aimes énormément, ton papa. Tu as toujours aimé être avec lui, mais depuis dix jours, tu le reconnais "pour de vrai". Tu lui souris tout le temps, on voit bien que tu le regardes différemment... pour son plus grand bonheur.
Mes amours...

Et puis, à ma demande, mais quand même, l'attention est très belle, papa, il a écrit ça pour toi, pour nous...


"Pour ta naissance, le temps était comme suspendu. Tu es sortie, si fragile et si belle à la fois. Tes petits yeux ouverts bien en grand et ta petite bouche ouverte en cœur. Tu ne voulais qu'une chose : téter le sein de ta maman. Et nous, avec ta mère, on se regardait et on se demandait vraiment comment on avait fait pour faire quelque chose de si joli. On ne va pas se mentir, t'as pas les parents les plus beaux du monde, par contre, tu as des parents qui t'aiment et qui prendront soin de toi pour le restant de ta vie. Nous ferons le mieux du monde pour toi, et j'espère que tu nous pardonneras, car nous ne seront pas parfaits... on t'apportera juste tout notre amour.

Tu es restée quelques temps blottie sur ta maman. Moi, je te regardais, ne sachant pas quoi faire... Te prendre ? Te toucher ? Au final, je n'ai rien fait, et je t'ai regardé. Aucune émotion précise, comme si je ne ressentais rien, mais au fond, j'étais le papa le plus heureux du monde. Je t'avais, toi, le fruit de notre amour à maman et à moi, pour partager notre vie.

Ta maman parlons-en ! Le jour de l'accouchement, elle a été héroïque ! Elle n'a pas dormi (ou très peu) pendant 48h et elle a souffert pendant 7h avant d'être enfin soulagée par la miraculeuse péridurale. Et là, au moment de ta sortie, elle n'a jamais été aussi belle ! Elle était fraîche comme jamais, ton arrivée n'a même pas marqué son visage. Tu sais ce qu'elle voulait par dessus tout ? Elle voulait manger, la pauvre, et elle a du attendre encore 2h, une fois remontée dans la chambre, pour soulager sa faim et sa soif sans risquer de tout rendre à cause de la péridurale. Toi, entre temps, tu ne t'es pas laissée abattre ! Tu es restée 20 minutes à manger comme un petit glouton les seins de ta maman, mais on ne t'a pas ménagée non plus. Les premiers soins, la première pesée, et aussi ton premier shampooing (tout ça immortalisé au caméscope). Et pour finir, on t'a mis ton petit pyjama de naissance, emballé avec soin par ta maman (ce qui a fait un très bel effet auprès de l'équipe soignante).

Si je devais résumer ce jour en quelques mots je dirais ... émotion, changement, nouvelle vie à trois, amour... et bonheur "


Et moi, si je devais conclure, je devrais vous avouer que j'ai pleuré quand j'ai lu ça, évidemment. Et que je suis fière de ce que nous sommes tous les trois.
Mes amours... je vous aime.


Message déposé le 30.03.2015 à 12:00 - Commentaires (5)


L'accouchement... ce que je ne vous ai pas dit !
Et oui, malgré quatre loooongs articles, j'ai quelques anecdotes qui me sont revenues avec le temps... je complèterais peut-être mais voilà ce que je ne vous ai pas dit...

- Notre sage-femme libérale (Valérie) nous a envoyé un texto le jeudi matin (donc au moment de l'arrivée à la maternité pour le déclenchement) qui disait "Haut les coeurs ! Avec vous !" ... Si ça, c'est pas de la conscience professionnelle ? !

- Papa a averti Mamita que ton arrivée était imminente une fois la péri posée.

- La sage-femme de la nuit (qui, après réflexion, ne s'appelait pas Josiane ! Oups), alors que j'étais dilatée à environ 6, m'a demandé de ne pas dire de gros mots alors que je lâchais quelque chose comme "put*** de m****" pendant une contraction. Je lui ai dit que j'étais désolée, et que je n'étais pas vulgaire d'habitude. Elle m'a répondu que ce n'était pas la première fois qu'elle entendait ça cette nuit-là. Et quand j'ai recommencé, elle m'a houspillée à nouveau ! J'étais comme une gosse, et j'ai boudé auprès de Flo, en lui disant "j'ai même pas le droit de dire des gros-mots alors que j'en bave hein..." (cela dit, pas très compréhensive la sage-femme)

- Flo a pris Maëline en peau à peau une quinzaine de minutes après la première tétée et elle lui as pincé le torse en essayant de le téter lui aussi ... il a crié "Ah ! Nan Maëline !" ... Pauvre Papa !

- Il était trop fière de m'annoncer le poids de notre fille :"Alors à ton avis ? Combien elle pèse ???" (je ne sais plus ce que j'ai estimé, mais je n'étais pas loin) 2,965kg ! Et oui, pas si crevette que ça !

- Flo a bien failli m'étouffer plusieurs fois en me donnant de l'eau avec le brumisateur... Il se mettait trop loin ! Après m'être servi moi-même (oui, je "buvais" au brumisateur), je lui ai quand même montré pour qu'il soit apte à le faire pendant l'expulsion... je ne me souviens plus, mais je crois que j'ai eu besoin d'une gorgée ou deux durant ce temps là. Et d'ailleurs, je me suis rendue compte un mois plus tard que j'avais du oublier ce fameux pschit à eau magique en salle d'accouchement !

- J'ai demandé à mon Flo de me tenir la tête pendant que je poussais... Je ne sais pas si ça m'a aidé vraiment, je ne m'en souviens presque pas d'ailleurs, mais sur le moment, je me suis dit que c'était une bonne idée... (et je sais qu'il a du abandonner sa tâche au moins une fois, parce que l'auxiliaire lui a dit "Monsieur !! Tenez lui la tête"... héhé !)

- En me réveillant de la péridurale (vers 12h30), mes jambes, mes bras, mon torse... m'ont pas mal démangé. C'était bizarre.

- Juste avant de s'installer pour la dernière ligne droite, soulagée par la péridurale, je ne pensais qu'à boire et à manger.

- Le CD que j'ai apporté ne m'a pas servi. Personne ne m'a proposé de mettre de la musique, d'ailleurs.

- L'anesthésiste m'a demandé ma taille juste avant de me piquer. Et quelques secondes après, il m'a dit "Ca va". Je lui ai répondu "ouiiii..." d'un air rassurant. On m'a tellement ennuyée avec la taille de ma fille que je positive la mienne. Mais en fait, il me demandait si je me sentais bien !! J'avais rien compris, et du coup, c'était un peu décalé comme "conversation" !

- Chantal, la sage-femme qui m'a accouché a discuté siège auto avec nous pendant ses petits travaux de couture (c'est long d'ailleurs !). Et elle a bien conseillé à Flo de tout installer avant le jour du retour, car les parents sont souvent un peu désemparés face à la complexité de ce genre d'engin. Je me suis retenue, car je l'ai moi-même tanné pendant quinze jours pour qu'ils s'en occupe et que ce n'était toujours pas fait... On était à 2 doigts de la scène de ménage sur la table d'accouchement !

- Je n'ai pas de photo de toi et moi sur la table de naissance ma chérie. Seulement de mon sein et toi. Nos tous premiers instants ne sont pas immortalisés. Sniff.
Mais j'ai bien négocié ... et je vais remplacé cette photo (le regard de papa donc...) par quelques petits mots de papa sur ce qu'il a ressenti en nous voyant, à ce moment là. Je ne regrette plus ma photo... les émotions sont bien plus intenses en lisant ce qu'il a écrit...

A venir très vite donc, un article intitulé "Ton papa et toi".

Message déposé le 29.03.2015 à 18:19 - Commentaires (2)


"Profitez !"
J'entends ça tout le temps. Et ce, depuis le début de ma grossesse. Il faut profiter avant que... En somme, profiter de l'instant présent, "carpe diem" etc...

C'est vrai.

Mais.

Qu'est-ce que ça veut dire finalement ?

Parce que moi, la grossesse, j'en ai profité c'est sûr. C'était super. Pas de maux, pas de bobos. Boostée aux hormones, une petite vie au creux de mon ventre, comment ne pas se réjouir ? Rêver, imaginer, se caresser le ventre...

Malgré tout, j'ai eu mes peurs, mes grandes angoisses même, et les désagréments de la fin... l'hyper-surveillance et les examens douloureux notamment. Il faut profiter de ça aussi ? Et pour les mamans malades, vomissantes et trainantes... il faut profiter ? Ca devient beaucoup plus compliqué je pense !

Alors, oui, on a le droit de se plaindre. La grossesse est une période magique... mais pas pour tout le monde, et pas forcément à chaque instant. C'est souvent positif quand quelqu'un vous dit de profiter. C'est un conseil bienveillant pour tenter de nous faire relativiser. Mais parfois, c'est un peu sous-entendu "ne te plains pas, tu es enceinte, tu as de la chance, tais-toi !". Nostalgie ou rancœur... je ne sais pas ce qui pousse ce genre de "tu devrais en profiter". Mais il ne faut pas oublier qu'il arrive que ce soit difficile.

Depuis que ma poupée est née, j'entends encore plus souvent "Profites-en ! Ca passe tellement vite !!". Et là encore, je ne peux qu'approuver. Le temps file à une vitesse vertigineuse.

Il y a quelques semaines, elle piounait un peu, et j'écrivais un article pour le blog (celui sur l'allaitement je crois). Je l'ai posée dans son transat, et le balançait du bout du pied, sans la regarder. J'ai alors eu un flash, un grand fond de culpabilité ... "Profite Marine !".

Et puis, j'ai pensé... "Oui, mais ça veut dire quoi ?". Dois-je l'avoir toujours collée à moi, dois-je la câliner sans cesse, la regarder sans cesse ? Je dirais bien oui. Surtout que j'adore ça.

Mais je n'ai pas fait un enfant pour moi.

Je la berce, la prends dans mes bras, la laisse faire la sieste sur mon ventre. Avant-hier matin, à 7h, après 5h de sommeil (je me suis couchée tard), je me suis levée car elle pleurait. L'ai emmenée dans la salle de bain. D'habitude, je la pose machinalement sur son matelas à langer. Mais là, elle s'est blottie contre moi, et je l'ai gardée un peu. Mon cerveau m'a soufflé "profite". C'était si bon. Puis, j'ai changé sa couche, et j'essaie en général de faire vite pour qu'elle ne réclame pas son biberon en pleurant (rapport à mon état de tête dans l'oignon). Je "profite" des autres changes de la journée pour babiller avec elle. Mais cette fois là, je lui ai dit bonjour et lui ai fait un grand sourire. Et elle me l'a rendu. Ô joie et cœur qui fond... Depuis, j'ai réalisé qu'elle répond (quasi) systématiquement à mes sourires ! Je peux vous dire que j'en profite !!!

Malgré tout, et même si je regarde déjà avec nostalgie les vidéos d'il y a un mois, je ne peux pas la regarder à chaque instant. La dévorer de bisous toute la journée.

Je savoure aussi les moments où je suis seule, quand je le peux, et je suis bienheureuse qu'elle arrête de chiouner quand j'ai besoin d'écrire un article par exemple, même si ça veut dire la balancer (pas la jeter hein ! la bercer plutôt ...) dans son transat sans lui jeter un regard (puisque mes yeux sont fixés à l'écran).

Et je pense que je n'ai pas à regretter de ne pas la regarder ou de ne pas l'avoir contre moi à tout moment. Cette petite poupée, ma petite chérie, va grandir. Que dis-je. Elle grandit déjà. Les séparations vont s'allonger, se multiplier. Nous devons apprendre à vivre chacun pour soi, aussi.

Je ne peux pas me la faire greffer contre mon cœur, et le temps de la fusion est révolu.

Alors oui, je profite. J'essaie. Et je garde en tête qu'au lieu de regarder des inepties à la télé (et quand bien même, parfois, ça me fait du bien), je ferais mieux de la regarder dormir ou de jouer avec elle.

Mais je réapprends à vivre également pour moi. Et j'ai parfois besoin d'être seule. Ou seule avec mon Flo. Il faut avoir conscience que le temps passe vite. C'est bien de consacrer du temps à nos enfants, pour ne pas se réveiller dans dix ans, quinze ans... quarante ans... et de se demander où est passé notre vie. Mais c'est aussi relativement inévitable.

On ne peut pas arrêter le temps. On peut profiter. Alors profitons sans modération... mais sans pression non plus, et sans culpabilité. Vous me comprenez ?
Message déposé le 24.03.2015 à 17:50 - Commentaires (2)


Si le monde était toi ...

Ma chérie,

Tu as 51 jours (moi, j'en suis bientôt à 10 000) aujourd'hui ... C'est si peu et déjà tellement !

Tu es un amour de bébé. Vraiment. Tu multiplies les expressions de visages adorables et les grimaces... parfois drôlement vilaines ! Tu souris, et il t'arrive de nous imiter, tu ouvres la bouche quand je m'amuse à ouvrir la mienne face à toi, et papa dit que tu tires la langues quand il le fait lui aussi. Tu manges bien, dors bien... Tu passes parfois une heure sous ton arche d'éveil... Je vais bientôt t'habiller en 3 mois, je commence, déjà.

On te fait voir du monde et du pays, et tu es toujours aussi facile. Tu t'adaptes (bien sûr, ça peut changer). Tu passes aisément de bras en bras. Tu continues à dormir toute la nuit, même dans un autre lit.

Tout de même, après 7h de voyage en train (dont un changement de gare à Paris), et une rencontre mouvementée avec ton tonton, ta tatie, tes cousines, grand-tonton et grande-tata... Tu as été un peu perturbée le premier soir... (c'était il y a quinze jours). Beaucoup de pleurs, difficilement consolable, et dodo compliqué aussi. Mais tout est très vite rentré dans l'ordre... Tu es vraiment une petite fille adorable.

Ma fille, mon amour... belle, souriante, douce, tendre, joyeuse, facile à vivre, curieuse et ouverte aux autres... Si le monde était toi, il serait parfait ...

Message déposé le 22.03.2015 à 19:28 - Commentaires (6)


Couver
J'avais si peur de la fin de cette période... si magique... J'ai eu une grossesse absolument fabuleuse, sans bobos ou presque. Je redoutais d'autant plus que ça s'arrête, et j'ai écrit mes peurs ici (voir "Angoisse de la séparation").

Enceinte, on couve. On protège, on se protège.

Et bien, vous savez quoi ? Je suis relativement soulagée que ce soit terminé ! Heureuse de pouvoir manger du périmé et du cru sans peur, de prendre la voiture seule et de me dire qu'un simple petit choc ne tuera personne. Je peux mettre ma ceinture comme je veux, même si j'ai encore le réflexe de la passer sous mon "ventre".

Quelle responsabilité de porter la vie !

C'est sûr, j'ai eu quelques pincements au coeur. A la maternité par exemple, Maëline allongée dans son berceau et moi dans mon lit, j'ai cru sentir des petits coups dans mon ventre... Ca m'a fait une boule dans la gorge, et tiré quelques larmes je crois.

Mais globalement, je peux le dire, dans mon cas, ça a été "plus de peur que de mal".

Quel bonheur de pouvoir se laver les pieds correctement ... et autres réjouissances normales !

C'était beau, c'était magique. J'étais terrifiée, très angoissée. Je voulais garder ma poupée au creux de moi. Et par chance, je n'ai pas souffert de la fin de ma grossesse. Pas de blues. Rien. Je ne faisais pas partie des mamans qui en avaient marre e qui voulaient accoucher ! Donc, je n'aurais même pas pu espérer que ça me laisse si indifférente, que dis-je, que ça me soulage autant !
Comme quoi !

Je couve ma pépette aujourd'hui. Mais pas trop. D'ailleurs, je dois dire que c'est difficile d'être une maman (et un papa) cool(s), sans être négligent(s). Un drôle d'équilibre ! Mais je trouve qu'on s'en sort bien.

A très vite pour des nouvelles fraîches.
Message déposé le 16.03.2015 à 15:38 - Commentaires (0)


J'ai demandé à ma plume
Cette aventure, celle du blog, je la trouve géniale. J'adore écrire, ça me fait beaucoup de bien. Il m'arrive de m'adresser directement à ma fille (d'ailleurs, ça a été dur de garder le secret du sexe et de ne pas écrire "ma petite chérie" ou "ma fille d'amour"...). Souvent, je raconte simplement. Et parfois, vous l'aurez remarqué, je m'adresse à vous. Vous ? Des inconnu(e)s, sauf quelques exceptions... amies, ou autres bloggeuses. J'essaie de ne pas oublier que je suis lue. Je m'excuse pour les derniers articles non relus, pleins de "coquilles" comme on dit.

Et quelques mails personnels me ramènent à une belle réalité ... j'ai un public. Attention, je n'ai pas écris "j'ai des fans", n'exagérons rien. Je n'ai pas cette prétention, même si je sais que certaines d'entre vous aiment lire ce que j'écris, puisqu'elles me l'ont dit... ce que je comprends, car j'ai moi-même des blogs que j'aime suivre.

J'aime écrire.

J'ai demandé à ma plume d'être légère. De tout dire, sans honte ni peur, et si possible avec simplicité et humour.

J'ai demandé à ma plume d'être une thérapie. J'écris sans retenue. Ce blog est mon journal intime. Quand je n'ai pas le temps de libérer mes émotions, je me sens moins bien.

J'ai demandé à ma plume d'immortaliser mes souvenirs. Tout noter pour ne rien oublier. Le moins possible.

J'ai demandé à ma plume de partager. Ca, c'est pour vous justement. C'est déjà dans ma nature de partager, j'aime parler, mais aussi écouter. J'aime échanger. Et je partage ici mes émotions, mes aventures... Je sais aujourd'hui que ça peut être utile.

J'ai demandé à ma plume d'être juste. J'attache beaucoup d'importance au sens des mots. Chacun d'entre eux a un poids particulier, et j'aime justement que le mélange soit bien dosé. Pas trop indigeste. Ni trop frugal. Juste ce qu'il faut. Le bon mot au bon endroit. Il m'arrive de passer de nombreuses minutes à chercher la bonne expression. Mais c'est essentiel de retranscrire mes pensées le plus justement possible.

Bref, j'ai demandé à ma plume d'être moi. Rigolote, perfectionniste mais désorganisée, débordante d'émotion, sensible, remplie d'amour, liée à un homme (oui, je vous parle souvent de lui... c'est parce qu'il fait partie de moi), et maintenant... Maman.


Message déposé le 15.03.2015 à 18:35 - Commentaires (5)


Blood Patch (2)
Et puis en fait, non. Je crois que je suis simplement un cas intéressant. Mais c'est elle qui se chargera de tout.
Ouf !!!

Je m'installe, assise sur le lit (qui est celui de ma chambre, rappelons-le), dos au docteur. Elle me pique pour m'injecter l'anesthésiant local, et je ne sens pas trop la piqure, grâce à la crème... il parait que je suis rouge d'ailleurs, et donc peut-être légèrement allergique.

Face à moi, l'infirmière prépare ses petites aiguilles pour récolter mon sang.

L'anesthésiste me parle, me demande de ne pas bouger car elle va introduire l'aiguille de la péri. Je stresse à fond. Je vois le visage de mon tout petit bébé (mélo, quand tu nous tiens), j'ai des larmes aux yeux. Je souffle. C'est une petite intervention, c'est clair, on n'est même pas dans un bloc. Mais j'ai l'estomac noué. D'ailleurs, j'ai eu peur qu'en salle de réveil, l'hygiène ne soit pas optimale... bouh, j'ai peur...

Je sens que l'équipe est un peu inquiète. Ils n'arrêtent pas de me demander si je vais bien. Si j'ai mal. Je reste lucide et leur dis que je stresse, voilà tout. Que je suis désolée.

Une fois l'aiguille en place, je sens que le docteur applique par dessus un pansement (je crois) et le maintient fermement avec ses mains, en attendant de recevoir le sang à injecter. C'est désagréable comme sensation. Ca fait comme une pression. J'ai peur de bouger.

L'infirmière me met le garrot. Elle tutoie l'anesthésiste. Elle lui demande de quelle quantité elle a besoin. 20 cc. J'ai confiance, elle m'a posé le cathlon sans douleur en deux secondes. Donc, pour une prise de sang, ça devrait rouler.

Mais je vois que ça traine. Elle retire l'aiguille et je demande si c'est bon. Elle est surprise et me dit "ben...non". Elle repique. Mais elle voit que rien ne vient (ou pas assez). Heureusement, elle gère et je n'ai pas mal. Ou alors, je suis tellement stressée que ça ne me fait ni chaud ni froid. Pourtant, je sens toujours cette gêne dans le dos. L'anesthésiste attend.

Je prends les choses en main, et je déclare que j'ai des veines pourries, et qu'il n'y en a qu'une qui va bien, sur le bras gauche. Je crois qu'elle voulait éviter ce côté là, car c'était celui de la perf. Mais après deux essais non concluants, elle est suffisamment décontenancée pour faire confiance à l'intéressée (j'ai nommé "Miss Veines-Moisies).

Elle change son garrot de côté. Et j'ai toujours les mains du docteur plaquées dans le bas de mon dos.

A ce moment là, je dois quand même signaler que je ne suis même pas sûre à 100% que j'ai bien une brèche. Ben oui. On ne peut pas vérifier en fait. Et comme mes symptômes sont plutôt modérés pour ce genre de problème... Je prie fort pour que mes maux de tête soient bien dus à une brèche et que je ne fais pas tout ça pour rien.

En tout et pour tout, le petit jeu des prises de sang aura duré presque dix minutes, et après deux nouvelles piqures dans le bras gauche, l'infirmière a réussi à obtenir difficilement 16 cc au lieu des 20 requis.

L'anesthésiste me l'injecte. Je ne sens pas trop mais la pression s'intensifie. Elle m'avait prévenu que je sentirais peut-être une drôle de sensation sous l'omoplate gauche, et que je devrais l'en avertir, car ça signifierait qu'elle avait introduit suffisamment de sang. Je sens cette gêne au bout de quelques secondes. Il y avait donc assez.

Je souffle et je suis toujours stressée, avec les larmes aux yeux. C'est un peu douloureux tout de même. Le docteur me dit que c'est normal. Qu'on a mis du sang là où normalement il n'y a rien. Elle me rassure, car elle voit que je suis bouleversée. Mes migraines vont cesser très très vite. "L'intervention c'est très bien passée". Ca fait du bien d'entendre ça.

Je suis bien prise en charge. Tout le monde est très gentil. Me demande si je me sens bien, si j'ai mal. Je suis le plus honnête possible. Je sais que mon plus gros problème c'est ma trouille à ce moment là, très amplifiée par la situation franchement anxiogène. Et la pression dans mon dos. Je crois que ma tension est assez haute.

Je devrais attendre 2h avant de remonter en chambre. On m'éteint la lumière des néons au dessus de moi, parce que j'ai la migraine. On me demande si mes douleurs s'atténuent justement. J'ai eu beau leur expliquer qu'allongée, je n'avais pas mal à la tête, j'ai l'impression que le message n'est pas passé. Tant pis.

On me perfuse. Et c'est bien là que l'infirmière me passe le produit qui brûle. J'en ai marre d'avoir mal. On nous met pas mal à l'épreuve de ce côté là, nous les jeunes mamans.

Pour la suite, en accéléré, on m'a remontée, j'ai retrouvé ma fille d'amour, j'ai du attendre encore 3h pour m'asseoir (et donc manger et boire). Et 1h de plus pour me lever.

L'intervention a très bien fonctionné, c'était donc effectivement une brèche. J'ai retrouvé le bonheur de me lever, et j'ai pu m'occuper de ma fille. J'ai eu l'impression de revivre.

Mais je me suis tapé d'atroces douleurs au dos pendant 15 jours. Les quatre premiers jours, j'avais comme une planche de surf plaquée contre moi. J'avais du mal à me baisser ... etc... Le retour en voiture à l'arrière (à côté de ma poupette) est un douloureux souvenir. Puis ça s'est atténué. J'avais de grosses défaillances (type blocage) sans prévenir, mais tout cela est terminé.

Franchement, je remercie la sage-femme pour son diagnostic. Elle m'a dit que je ne m'étais pas assez plainte. J'étais surement trop convaincue que c'était la fatigue, et trop préoccupée par mon allaitement.

Au final, ça m'a vraiment épuisée.

Mais c'est une histoire qui se termine bien.

Du coup, mon bilan concernant la péridurale : le jour J, à l'instant T (ou plutôt pendant les 3h où j'en ai profité) c'était le paradis. J'ai bien senti ma fille passer, mais sans douleur. C'est un souvenir magique. Maintenant, au vu des risques (même si les complications restent rares, ne l'oublions pas), et surtout au regard de ma résistance relativement satisfaisante à la douleur, je laisse la porte ouverte à un prochain accouchement sans péridurale pour moi. MAIS, je sais que, dans le feu de l'action, je la demanderais peut-être. Et ce n'est que MON point de vue, découlant de mon expérience propre. J'ai une amie qui fait une préparation à l'accouchement physiologique, et ça me tente carrément. La pure récompense pour moi étant un retour à la maison au bout de 48h avec relai de la sage-femme à la maison. J'en rêve.
Et par ici, quel est votre avis ? Qui a accouché sans péri ? Par choix ou non ? Qui a finalement craqué le jour J ? Qui a eu un problème avec la piqure magique ? Ca m'intéresse !

Un petit coucou de Maëline, photo de mercredi.



Message déposé le 06.03.2015 à 20:19 - Commentaires (1190)


Blood Patch (1)
C'est le nom de l'intervention. Ils ont fait un pansement avec mon sang, en fait.

Drôle d'expérience. Je vous raconte. Mais j'essaie d'abréger. Oui, parce que bon, j'ai une enfant depuis un mois, et je sens bien que le temps consacré à l'écriture doit baisser.

Alooooors.

Déjà, il faut dire, j'ai du me coltiner une journée de plus à la mater, à cause de cette connerie de brèche.
Le mardi matin donc, une sage-femme m'a annoncé qu'on allait me faire l'intervention dans la matinée. Ouf. Je me tapais un mal de crâne de plus en plus fou, et je voulais rentrer chez moi. J'avais peur que ça traîne, mais finalement, ils ont géré (culpabilité de m'avoir un peu râtée ?).

La veille, l'anesthésiste m'avait expliqué globalement ce qui allait se passer : on refait une péridurale, mais au lieu de passer du produit, on injecte de mon sang, qui va coaguler et boucher le trou. Ca a l'air simple. Pas très marrant, mais simple.

Le jour J, je descends en salle de réveil dans mon propre lit. J'embrasse ma fille et mon chéri. C'est un peu l'angoisse. Cinq minutes avant, le monsieur (brancardier ?) qui vient me chercher demande à ce qu'on me mette un bracelet avec mon nom car c'est la procédure. Je dis en plaisantant "c'est pour éviter qu'on me coupe la mauvaise jambe c'est ça ?". C'était une petite blague décontractée, mais en disant cela, je me rends compte que quand même, je vais subir une "intervention". Qu'une péridurale, ce n'est pas si anodin et que l'anesthésiste qui pique peut se louper (encore).

Je regarde le plafond dans les couloirs, c'est affreux. Je ne maitrise rien. On monte dans l'ascenseur, et je me retrouve dans un nouveau service. Je ne vois rien que les plafonds et je commence à penser à ma poupée.

Vous allez pouvoir vous marrer parce que c'est un peu niais, mais j'ai eu peur de mourir et de ne plus la revoir. Et là, je me suis dit pour la première fois que je l'aimais pour de vrai. Ca m'a serré le coeur et j'ai imaginé l'espace d'un instant ma petite chérie grandir sans sa maman. Et je me suis dit aussi que je faisais confiance à mon Flo pour être un papa formidable et l'élever avec amour. Mini larme aux yeux. Résonne-toi ma grande !!

Ils auraient du me conseiller de fumer un truc, ça m'aurait détendue ! Je me suis joué un pur mélodrame, et du coup, j'étais vraiment en stress.

Je suis entrée en salle de réveil, et on m'a mis à l'emplacement 3. Dans mon souvenir. Oui, car, ne l'oublions pas on ne comprends et on ne voit pas grand chose en position allongée (mais au moins, pas de mal de crâne). Il y a du monde qui s'affaire autour de moi. On se présente (ça fait du bien), on me parle, et l'anesthésiste (une femme) qui va pratiquer l'intervention (je saurais après qu'elle rentrait de vacances, elle avait vraiment l'air en forme ... dans sa voix !) m'explique la procédure. Elle me demande si j'ai bien eu la crème anesthésiante dans le dos. En effet.

Il faut bien s'imaginer qu'on ne voit pas trop les visages des gens. Ils sont masqués, et moi, j'étais couchée. C'est troublant.

Je ne me souviens pas de tout. On m'a mis un bracelet pour prendre ma tension. On m'a piqué pour me poser un cathlon (à moins que ce ne soit après l'intervention ?). J'ai grincé des dents. J'ai dit que ça allait peut-être être compliqué. Je parle, je raconte mon angoisse, je dis que j'ai des veines pourries... et en fait hop ! Ca a été très vite. L'infirmière assure de ce côté là, heureusement pour moi. Ca me met en confiance. Elle me passe deux produits, dont un qui brûle (le profénid ?). Je me plains, et elle baisse le débit. Ouf.

J'entends les instructions que l'anesthésiste donne autour d'elle. Il y a un interne. Je l'entends lui dire "tu fais ci, tu fais ça...". Il pose des questions. J'ai peur. J'ai la boule au ventre. Je ne veux pas que ce soit un étudiant qui me pique. Je viens d'avoir un bébé, je veux revenir entière auprès d'elle.

Bon sang... je mets vraiment du temps à tout raconter. J'essaie d'aller vite pourtant.

La suite très prochainement.
Message déposé le 06.03.2015 à 01:46 - Commentaires (0)


Visite des 1 mois !
Et oui ! Un mois déjà !

J'ai été un peu frustrée, car il n'existe pas de 30 février pour se repérer... Je me rattraperai le 30 mars !

Et donc, tu as vu pour la première fois ta pédiatre !

Tu as pris 6 cm depuis que tu es née (ce qui explique que j'ai mis depuis quelques jours la plupart de ton linge en taille naissance au placard)... 53 cm pour notre poupée !

Et 3,7 kg !

C'est rigolo, car même à un mois, tu as le poids et la taille de nombreux bébés le jour de leur venue au monde ! Toujours un petit morceau, mais qui se rattrape !

Nous sommes fiers toi.

Tu suis très bien (parfaitement même) avec tes yeux et ta tête. Tu es très tonique, et tu tiens bien ta tête. Tu la relèves parfaitement quand tu es sur le ventre.

Un bébé en super forme !

Ô joie !

Ah ! Et aussi, depuis hier, je t'ai vu faire de vrais sourires. Avant, c'était plutôt des risettes, mais là, je te souris fort fort, et toi, tu m'imites ! C'est arrivé trois fois. Trop de bonheur !

Tu es un amour !



Message déposé le 03.03.2015 à 21:57 - Commentaires (6)


Un petit problème de plomberie

La péridurale ! Quel soulagement ! Honnêtement, je ne me voyais pas accoucher sans. Je savais que j'allais souffrir, et je m'étais tout de même préparée à l'éventualité qu'on n'ai pas le temps de me la faire, mais ma sage-femme m'avait rassuré en me disant "si on n'a pas le temps pour la péri, c'est que vous n'en avez pas besoin". J'ai trouvé ça relativement juste, et psychologiquement, je me suis toujours dit que l'accouchement, c'est en gros 24h dans une vie, et qu'on s'en remet. Péri ou pas, il faut bien le faire sortir ce bébé, et d'autres l'ont fait avant moi ! (Une vraie guerrière dans ma tête).

Mais quand même, tout bien pesé, je préférais bénéficier des avancées de la médecine d'aujourd'hui. Je ne voulais pas, à mon sens, "souffrir inutilement".

Et donc, pour celles qui n'ont pas lu "la naissance de l'amour", en 4 parties de 12 mètres de long (hum hum)... j'en ai profité de cette anesthésie du bonheur, mais j'étais déjà dilatée à 7 quand le magicien de l'aiguille est entré dans la salle de travail. J'estime donc qu'à la vitesse où ça a avancé, il m'a piqué quand j'étais à 8... et le produit a du agir entre 9 et 10... Déjà un beau soulagement, mais je suis fière d'être allée aussi loin dans l'intensité de la douleur sans ramper par terre et menacer d'assassiner mon Flo à coup de tensiomètre.

J'estime que j'ai été le plus immobile possible, et que j'ai bien fait le dos rond et gardé les épaules basses.
MAIS, l'homme en bleu a piqué deux fois, car il n'était pas sûr.

Sur l'instant, franchement, j'étais contente qu'il ait recommencé et ce soit assuré que j'aurais bien droit à la magie de la péri. Tout a super bien fonctionné. Des deux côtés.

En 20 minutes, j'étais complètement soulagée. Presque trop. Il m'a mis une dose de cheval, et j'ai seulement senti mes jambes s'engourdir, puis ma puce passer ... sans douleur aucune !

En début d'après-midi (Maëline est née un peu avant 11h), je ressentais des démangeaisons dans les jambes, la poitrine... un peu partout en fait ! Symptôme normal à priori. Et puis, tout se réveille doucement, et tu sens bien qu'entre tes jambes, il y a eu un peu de bazar ! Puis, premier levé pour le premier pipi sous surveillance (un pur bonheur), je me suis débrouillée comme une chef (bon ok, ça brûle un peu... merci le jet d'eau froide... même si ça fait glagla !).

Bref, jusqu'au samedi soir, je me sentais en parfaite santé (mis à part mon moral très fluctuant du fait de l'échec de mon allaitement au sein).

A ce moment là, mon fameux mal de crâne a débuté. Il m'a épuisé et s'est intensifié. Mais j'avais l'esprit embrumé par ma douleur psychologique. J'avais l'impression que ce mal de tête n'était qu'une conséquence de mon extrême fatigue. Que le fait que je me torture l'esprit n'arrangeait rien.

L'ibuprofène atténue la douleur. La glace aussi. Et surtout, le fait de rester allongée. Pas assise. Pas demi-assise. Allongée. J'ai de plus en plus de mal à regarder sur les côtés aussi.

Et le lundi soir, alors que nous sommes censés quitter la maternité le lendemain (et que par conséquent, alors que j'étais épuisée avec mon mal de crâne, on a refusé de me prendre Maëline en nurserie, heureusement, Flo était là) mon chéri parle pour moi et dit à la sage-femme que, tout de même, ce mal de tête qui ne me lâche pas me gâche un peu la vie. Je lui décris mes symptômes. Allongée, ça va. Mais la verticalité me fait l'impression de porter un casque trop serré.

Et c'est là qu'elle m'apprend que, peut-être, j'ai ce qu'on appelle "une brèche". C'est un petit problème de plomberie, nous dit-elle : une fuite de liquide céphalo-rachidien à l'endroit où la péri a été passée. Et comme une fuite, si on ne rebouche pas, le trou s'agrandit. Ce qui explique que mes maux s'aggravent. Elle demande à l'anesthésiste de garde de passer dans ma chambre. Vers 21h, toujours personne. On le signale car, même si je n'y crois pas trop, il vaut mieux vérifier vite que ce n'est pas une brèche.

Et, vers 22h, il entre dans la chambre. Il me questionne lui aussi. Le symptôme le plus probant est celui des douleurs dues à la verticalité. Mais le reste ne colle pas vraiment. Souvent, les mamans ont de fortes nausées. Et moi, j'ai déjà eu ce genre de maux de tête. Il me déclare qu'on va surveiller tout ça... Mais il n'a pas l'air inquiet.
Dix minutes plus tard, il est de retour dans ma chambre. Il me dit que l'anesthésiste qui a posé ma péri a noté sur mon dossier "suspicion de brèche".

Et bien... oui ! A priori, c'est confirmé ! Son intuition a été bonne !

Je vous raconte vite comment ils m'ont arrangé les choses !







Message déposé le 03.03.2015 à 03:02 - Commentaires (2)


Une larme sur la joue gauche
Avant de vous faire part de ma dernière aventure à la maternité (spoil ---> "Un petit problème de plomberie"), je vous retranscris ce que j'ai écrit aujourd'hui sur le petit carnet que je tiens pour Maëline...

"Oh, ma chérie ! Hier, tu as versé ta première vraie larme. J'en ai pleuré ! Vers 1h du matin, alors que tu as été un peu grognon toute la journée, il n'y avait plus rien pour t'apaiser. C'est là que j'ai pensé que tu devais avoir faim. On a donc augmenté tes biberons. Et j'avais raison !
Dommage de ne pas y avoir songé plus tôt. Ca t'aurait évité ce vilain chagrin. Tu devais être vraiment déçue de nous, et triste (en plus d'avoir faim) qu'on ne te comprenne pas. Ma jolie poupée... ma grosse biche (je t'appelle comme ça quand je vois tes grosses joues !)... Pardon, même si je sais que ça arrivera de nouveau..."

Et oui... je suis encore toute bouleversée, mais heureusement, le problème est résolu. C'est vrai que c'est dur. D'habitude, elle crie, elle appelle, si on ne vient pas elle crie plus fort. Mais là, elle était dans les bras de papa, avec sa petite larme sur la joue gauche... Pffiou ... C'est un crève-coeur pour une maman tout ça.

Je remercie encore le ciel qu'elle soit en bonne santé. Ca doit être quasiment insoutenable de voir ses enfants souffrir. Du coup, j'ai une pensé pour toutes les mamans, et tous les papas courageux qui se battent aux côtés de leur petits contre la maladie... Je vous admire. Soyez forts, si vous le pouvez. Gardez espoir...

Allez, une photo de la poupée chez le photographe pour terminer sur une note joyeuse !

Message déposé le 25.02.2015 à 16:01 - Commentaires (4)


Allaitement - Les tétées du bonheur.

Comme il parait que mon article sur l'allaitement est triste... je vais tenter de vous consoler tout de suite.
Désolée, celui-là est encore très long. Je n'arrive plus à faire court on dirait. Mais je ne vous l'ai pas coupé. Une unique et interminable partie...

Car, en fait, j'ai un peu de chance malgré tout. Pas mal même.

Comme je vous disais, ma montée de lait était prévue pour le lundi (les chiffres, toujours les chiffres... "La montée de lait, c'est J3 !"... mes fesses !). Le dimanche soir, je sentais des tensions dans mes seins. Et une boule dure dans le sein droit. J'ai pris les cachets quelques heures plus tôt... mais vers 20h, mon intuition se confirme... grosse auréole sur mon haut de pyjama... oups !

Je le prends bien. Je crois que j'avais tellement peur qu'on m'embête avec le couple petit bébé + allaitement que mon corps a travaillé un peu plus vite pour que je puisse rentrer chez moi. La montée de lait, c'est une reprise de poids plus sûre, m'étais-je persuadée. Mon esprit contrôle bien mon corps visiblement !

J'avais peur que ça me bouleverse à nouveau, mais franchement, non, ça va. J'en parle à Sophie qui passe me voir le soir. J'ai même le sourire (j'aime bien avoir raison, je crois). Elle est un peu ennuyée pour moi. Me dit qu'il ne faut pas trop y toucher. Je n'ai pas vraiment mal. Donc ça va. J'avoue que j'ai eu peur de l'engorgement.

Je demande tout de même des poches de glaces, et je donne celles que j'avais achetées pour qu'on les mette au congélateur (oui, j'avais décidément tout prévu pour que ça se passe bien). On me propose une poche de glace à mettre sur ma tête, aussi. Ca fait un bien dingue !

Je me réveille le lendemain après presque 5h de sommeil (la poupée était en nurserie), mais toujours épuisée et avec mon mal de tête (de pire en pire... mais c'est une autre histoire). Je suis un peu ennuyée, car j'ai peur de perturber ma fille... Je n'ose toujours pas la garder trop longtemps contre moi, de crainte de l'agacer... Je ne veux pas qu'elle sente mon lait, alors qu'elle n'y a pas droit.
J'ai d'énormes fuites, plusieurs fois par jour, qui traverse largement les coussinets en tissu... et le soutien-gorge... et mes fringues ! Je suis trempée plusieurs fois par jour. Et pourtant, ce n'est pas douloureux. Ca ne ressemble pas à ce qu'on a pu me décrire. Donc, les cachets ont quand même du faire effet.

Ca continue comme ça jusqu'à ma sortie le mercredi. Je croyais que ça allait s'atténuer très vite... A cause des comprimés...

Mon moral était plutôt en hausse. Quelques petits moments mélancoliques, mais rien comparés au désespoir des jours précédents.

De retour à la maison, je fais une grosse rechute. Il faut choisir du lait en poudre. Le drame. Préparer les biberons. J'en avais acheté quelques-uns, avec des tétines toutes simples en caoutchouc, au cas où. Heureusement. S'il avait fallu en plus courir après des biberons... On est quand même passés chez Bébé 9 pour nous procurer des tétines en silicone... au cas où la louloute ne veuille pas du caoutchouc, sait-on jamais !

Mais bien entendu, notre crème de bébé est adorable. Silicone... caoutchouc ... peu importe. Nous, on a même une préférence pour le caoutchouc, car ça coule moins vite. Avec le silicone, on a l'impression qu'elle s'étouffe presque. C'est moi qui ai donné le premier biberon à la maison. Et ça c'est bien passé.

On a aussi offert une tutute à notre louloute (pas de problème, elle prend le bib de toute façon) car elle suçotait mon doigt sans arrêt, et on lui avait carrément fabriqué une sucette artisanale avec une tétine jetable bourrée d'une compresse pour qu'elle s'apaise un peu.

Le soir, après la douche, je pleure à nouveau. Quand est-ce que ça va s'arrêter ces tâches de lait ? Je crains toujours de perturber ma fille. J'ai l'impression de l'avoir "déréglée".

Une question me taraude ... Puisque j'ai du lait, est-ce que je pourrais reprendre ? Certainement que non, à cause des cachets. Et puis bon, j'ai toujours mes crevasses. Mais j'en ai envie. C'est horrible. Ca me démange. Mon chagrin passe un peu finalement. J'essaie de dormir. Flo est toujours épuisé, et n'entend pas la petite, qui est pourtant dans notre chambre. Je me lève donc, pour le bib de la nuit. Je fais les choses. Et ça va.

Le lendemain, ma sage-femme nous appelle pour nous dire qu'un rendez-vous s'est libéré et qu'elle peut nous voir le soir même (le jeudi donc). C'est d'accord ! (sinon, il aurait fallu attendre dix jours de plus).

Alors, hop, le soir, on repart à St Malo avec notre louloute sous le bras.

Une fois au cabinet, Valérie prend des nouvelles. Et fatalement, on parle de l'allaitement. Je ne pleure pas. Mais je lui dis que ça a été très dur. Alors, elle me fait une proposition. Elle précise qu'elle ne veut pas que je revienne sur une décision qui est prise, mais que, comme elle connait certaines mamans qui ressassent leur échec encore des années après, elle se doit de me le dire : les cachets, je les ai éliminés depuis longtemps, et je peux récupérer une tétée de temps en temps. Soit une tétée calin, sans lait. Ca, je ne le sens pas. Soit, si je tire mon lait plusieurs fois par jours, pour continuer à en stimuler la production, je peux faire une tétée plaisir, avec un peu de lait. Ce n'est pas pour la nourrir, évidemment. Et j'ai un peu de temps pour me décider... pas trop, mais quelques jours.

En sortant, je vois une maman donner le sein. Je ne regarde pas. C'est un peu trop dur. Nous, on doit donner le biberon dans la salle d'attente. Je vois que Flo est déprimé. Il était soulagé (pour lui et pour moi) que la page soit tournée. Ca me fait de nouveau une décision à prendre.

Moi, je suis émue. C'est le destin. Si j'ai eu ma montée de lait quand même, c'est pour ça. Pour pouvoir prolonger le lien. Je déclare à Flo, du bout des lèvres, la gorge nouée, au bord des larmes "Je suis heureuse qu'on me laisse à nouveau ma chance".

Le lendemain, vendredi, ma maman débarque à la maison. Elle avait tellement hâte de voir sa première petite fille. Mais elle nous a octroyé avec une grande maturité (elle aurait pu faire sa gosse impatiente) nos deux jours à la maison, tous les trois (et quel bonheur !) avant de venir. Et elle nous a laissé gérer notre puce. Nous l'a gardé quelques heures le temps d'une virée course, tous les deux. Ne nous a pas embêté pour passer à table (parfois, on n'avait pas mangé à 22h). Franchement, ma mère n'est pas parfaite. Mais elle a assuré. Elle nous fait confiance. Ca compte beaucoup.

Je n'ai pas trop parlé avec elle de la fin de mon allaitement. Allez savoir pourquoi, ma maman n'est pas une confidente pour moi. Je l'aime évidemment, mais je suis assez pudique envers elle. Finalement, ne pas en parlé m'a aussi permis de moins y penser. De profiter d'autres moments.

Maëline a souffert de quelques coliques. J'ai culpabilisé au début. Mon lait n'aurait sûrement pas provoqué tout ça. Mais j'ai entendu Flo discuter avec sa belle-soeur, et ses filles en ont eu aussi. Alors qu'elles ont été allaitées. Donc, ça aurait pu arriver malgré un allaitement au sein. Et puis en plus, ce n'était pas si terrible.

Tout roule à la maison, c'est le bonheur d'être ensemble qui nous fait avancer. Je renonce doucement à aller louer un tire-lait. C'est compliqué. Cinq à six fois par jour, après chacun de tes biberons en somme, je devrais m'astreindre à cette tâche : stimuler la production de lait pour t'en donner un peu, une fois de temps en temps. Et puis, dans la même veine qu'à la maternité, je pense à un potentiel échec et à un nouveau renoncement. J'y réfléchis le moins possible. Et je me protège. Ma fille boit ses biberons. Tout va bien. Pourquoi se compliquer la vie ?

Je n'ai presque plus de tâche de lait. La source se tarit, enfin.

Cette phrase tourne en boucle dans mon esprit. Je suis heureuse. Mais j'ai par moment la boule au ventre. "La source se tarit". Mon lait. Mon bébé.

Le dimanche soir, je me remets dans un état infernal. Je pleure, je suis désemparée. Florian n'a plus la patience. Ne comprend plus. Je ne peux pas vraiment lui en vouloir. Il n'a pas les clés pour se mettre à ma place.

Et puis, dans un élan de tristesse, et d'envie, je m'installe tranquillement et je propose le sein à ma poupée.

Et comme c'est un amour, elle le prend. Et tétouille cinq minutes. Je prends des photos. J'immortalise. Je suis heureuse. J'ai toujours un peu mal. Je sais pourquoi j'ai arrêté ! Mais ma fille, mon amour, s'endort contre moi.

Le lendemain, je vais à la pharmacie. Ca s'arrêtera bientôt, c'est clair. Mais ça vaut le coup.

Depuis, je tire mon lait, deux fois par jour, pas plus, et à la main (ce qui est dommage, car du coup, je n'arrive pas à le récolter pour le donner à ma fille). J'ai du choisir des téterelles trop grandes... En tout cas, avec la machine, il y avait trois gouttes (littéralement), à la main, j'ai vu pour la première fois du lait "gicler"... juste un peu, mais c'est déjà dingue !
Je mets ma louloute au sein pas plus d'une fois par jour, parfois pas du tout. Hier, elle m'a carrément vidé le sein gauche. Ca fait toujours mal. Je sais toujours pourquoi j'ai arrêté. Il faut dire qu'elle ne doit pas téter de manière ergonomique pour mon mamelon puisqu'elle cumule le combo tutute-biberon ! Et après le bib du soir, on a eu l'impression que tu n'avais pas eu assez, alors je t'ai donné le sein droit... que tu as gardé deux minutes. Tu passes de l'un à l'autre, tu n'es pas difficile.

Pour les quelques tétées précédentes, elle s'accrochait cinq minutes maximum. S'agaçait parfois. J'ai cru que j'allais carrément cesser de lui donner car j'avais l'impression que ça ne lui disait plus rien. Mais finalement, quand c'est le bon moment, elle aime bien.

Je ne me voile pas la face pourtant. C'est à moi que je fais plaisir. A moi, que je fais du bien. Et je sais que ça va s'arrêter. Mais ça ira, je crois.

J'ai eu droit à mes tétées du bonheur. A un allaitement dans la sérénité.

Car en fait, on dit "allaiter"... que ce soit au biberon ou au sein !

Et oui ...


Message déposé le 23.02.2015 à 17:57 - Commentaires (5)


Allaitement - Le renoncement (longue partie 2)
Alors, j'ai demandé à ce qu'on te donne un biberon. J'ai pleuré. Beaucoup. Et ce n'était que le début. Je pleure encore aujourd'hui parfois, rarement... juste maintenant par exemple. Peut-être que ce sera la dernière fois. Que ça me soulagera.

Même si on ne m'a pas forcé à poursuivre mon allaitement, j'ai bien senti qu'on me poussait à trouver le courage de continuer. Mais je ne voulais plus avoir mal. On m'a proposé le tire-lait. J'ai demandé si c'était douloureux, et on m'a dit "un peu". Je n'en pouvais plus de toutes ces tortures.

Et aussi... je ne voulais pas avoir à prendre cette terrible décision deux fois. Car si ça devait finalement ne pas fonctionner mieux... Il faudrait encore choisir d'arrêter (ou de sevrer). Une fois, c'est bien assez douloureux.

Je voulais de la sérénité. Voilà pourquoi j'ai renoncé. Un allaitement serein ou rien. Papa devait penser la même chose, déjà qu'il n'y tenait pas particulièrement, là, je crois qu'il ne se sentait pas de taille à me voir souffrir et à me soutenir.

On m'a tellement encouragé que, je crois, ça a tourné encore plus en rond dans ma tête. Je voulais qu'on me laisse. Qu'on me dise "ce n'est pas grave".

Pour ne pas renoncer définitivement, on m'a dit que je pouvais juste faire une pause. Et donc, donner le bib. J'ai été satisfaite par cette idée. Pas de renoncement. Juste un peu de temps. Jusqu'au lendemain midi à peu près. J'ai tellement pleuré aussi, les pauvres...

J'étais ennuyé d'introduire le lait de vache, mais soulagée de ne pas donner le sein la prochaine fois qu'elle aurait faim.

J'ai donné le biberon. Tu tètes sans peine. Ouf. Ca ne m'a pas trop bouleversée.

J'ai eu un peu de visite, ce qui m'a permis de me sentir mieux. Une maman biberon en plus ! Pas de culpabilité.

Mais une fois nos amis partis, j'ai de nouveau pleuré. Beaucoup. Tellement. Les hormones n'ont pas aidé, certainement.

J'ai haït Casse-Noisettes. C'est à cause d'elle, de sa manière de me placer, que j'ai du arrêter si vite. Ou pas. Mais sur le coup, vraiment, j'ai eu l'impression qu'elle m'avait volé tous ces moments de tendresse avec ma fille. Je trouvais ça injuste, cruel. Si ça avait été quelqu'un d'autre qui s'était occupé de nous ? Ou même personne ?? J'aurais pu me débrouiller mieux toute seule, à mon avis.

Je me passais en boucle la vidéo de quelques secondes de notre première tétée. Et je pleurais. C'était un peu malsain, j'en conviens.

Je voyais ta jolie bouche, tes lèvres roses, en coeur s'ouvrir et réclamer. Ma chérie, si belle...

J'ai été une vraie fontaine. Je voulais renoncer. Sinon, j'aurais tout fait pour continuer. Mais accepter la fin de beaux moments, c'est très dur.

A chaque fois qu'on tentait de m'en parler, c'était le drame. Moi qui suis déjà hypersensible en temps normal, impossible de me contrôler.

La sage-femme du soir (Sophie, qui nous avait reçu pour l'entretien pré-natal) m'a conseillé de laisser mes seins à l'air. De mettre de la crème (oui, j'avais prévu ça aussi, j'avais tout l'attirail). Que ça cicatrisait assez vite (j'ai toujours des traces !). Je l'aime beaucoup. Je l'écoute. Et j'espère que ça ira. Mais j'ai mal en permanence, même quand je ne touche pas à mes seins.

J'ai mal à la tête aussi. En fond.

Maëline buvait toujours son biberon. Heureusement, notre amour de bébé n'a pas fait de difficulté. J'avais du mal à la prendre contre moi. J'avais l'impression de la tenter. Elle avait un besoin de succion extrêmement fort. Donc elle multipliait ses appels à la tétée. Sa bouche en coeur... qui fendait le mien.

Et cette video, encore. Et les pleurs. J'étais inconsolable.
La nuit du samedi tous les trois, qui a été très dure. La pépette a très peu dormi. Papa était encore plus fatigué que maman (on n'a encore pas trop compris ce qui lui était arrivé les premiers jours de ta vie... une forte douleur au bras... et une fatigue intense). Je me levais, donc. J'essayais d'assurer.

Il faut faire les choses. Sans réfléchir. Ca passera. Il ne restera que le bon... un peu déçue, je l'avoue, de ne pas pouvoir compter plus sur lui alors que c'est moi qui venait de vivre l'épreuve marathon. Le peu de moment où il se réveillait et réussissait à se lever, il s'agaçait de ne pas réussir à habiller/déshabiller/changer facilement sa fille. Sans comprendre qu'elle n'avait pas 48h et que ça ne s'invente pas ! Il avait du se mettre la pression, lui aussi. Donc il me réveillait. Parce que la louloute s'impatientait et qu'il soufflait et râlait d'énervement.

Je devenais folle. Mon mal de crâne s'intensifiait. J'avais déjà eu ça, avant. Quand j'étais trop crevée. J'avais une des décisions les plus importantes à prendre de ma vie (continuer ? arrêter et prendre ces bon sang de cachets ?). Et on ne me laissait pas me reposer.

Le lendemain, dimanche, j'essaie de rester sereine. Par moment, je suis à l'aise et ma décision est prise. Mais la fatigue s'accumule. Le mal de crâne reste. Allongée, ça va. Donc je reste couchée un maximum. Je pleure toujours. Et j'angoisse. La fin approche. Je dois me décider. Ma montée de lait est prévue pour demain (mais j'ai dit aux sages-femmes que j'avais l'impression que ça pourrait être avant).

On nous apporte de quoi continuer à donner les biberons à Maëline. Soulagement et crève-coeur à la fois.

Et chacune des professionnelles qui entre dans la chambre en discute avec moi. Aucune ne me dit ce que je veux entendre "c'est pas grave, arrêter si vous n'en pouvez plus". Elles savent que la décision n'appartient qu'à moi, et craignent que je regrette, j'imagine.

Je dois en parler à quelqu'un d'autre. Une proche. Je pense à ma belle-soeur, qui a allaité avec succès ses deux filles. Mais j'ai peur qu'elle me pousse à continuer, même si je sais qu'elle saura être compréhensive. Ma maman, elle, a fait le choix du biberon. Et je ne veux pas pleurer au téléphone avec elle.

J'écris alors à Ophélie. Juste un texto. J'ai besoin de son avis. Elle a du renoncer à allaiter son fils. Elle me répond (au bout d'un temps qui m'a paru infini... je me sentais si seule) que si j'ai la force de continuer, ça vaut le coup. Mais moi, je voudrais quelqu'un qui me dise que je peux renoncer.

L'auxiliaire qui est là le dimanche matin veut donner son deuxième bain à notre poupée. Papa souhaitait que je m'en charge. Mais je n'en ai pas la force. J'ai trop mal au crâne. Je tiens à peine debout. Je me mets sur une chaise et je le regarde baigner notre petite chérie. Il s'en sort très bien, je trouve. Vraiment.

Et puis, on reparle de l'allaitement et elle me dit qu'au moins, ma fille a eu le colostrum. Que tous les enfants ne l'ont pas. Que c'est bien. Que pour un prochain, j'y arriverais peut-être mieux. Ca ne me console pas, l'idée du prochain. Mais au moins, je vois qu'elle ne me pousse pas.

Je me crois prête. Je vais renoncer. Prendre les cachets pour stopper la montée de lait.

J'essaie de me reposer avant les visites. J'ai si mal à la tête. Et puis, je me repasse la vidéo, je crois. Pour voir. Et c'est toujours aussi horrible. Mon baby-blues à moi a du se centrer sur l'allaitement.

Dans une énième crise de larmes, je demande à Ophélie si je peux l'appeler. Je me rappelle que quand je lui ai annoncé ma grossesse, elle m'a dit "maintenant, encore plus que jamais, si tu as besoin d'aide ou si tu as des questions, je suis là".

Parce que, oui. En fait, on ne se voit pas souvent. Mais je crois qu'elle, comme moi, a un sens profond de l'amitié. Et je sais qu'elle était sincère. Alors, même si je la plains, la pauvre, car je sais que je vais pleurer au téléphone, je fais appel à elle. Sans penser, su le moment, qu'elle est enceinte de 6 mois. J'avoue. Elle se sort du bain rien que pour mes beaux yeux (en même temps, mon second texto est carrément un appel au secours).

Notre discussion, sa voix, me font du bien. Elle me dit qu'on est toutes différentes. Que moi je ne supporte pas cette douleur là. Et que ce n'est pas rien de se faire sucer le bout de sein avec vigueur par un nouveau né affamé. Elle me demande si j'ai pensé au tire-lait. à la crème. Aux bouts de seins. Je lui dis comment ça s'est passé jusqu'à présent. J'essaie de garder en tête ma peur au ventre... celle que ma fille se réveille et me réclame. C'est ça, qui me fait arrêter. Cette peur. Je veux entrer dans ma vie de maman avec le coeur léger. Je ne veux pas que ce soit si difficile. Je m'en veux un peu de ne pas m'acharner plus. Mais il faut cesser.

Je me sens réconfortée, même si finalement, Ophélie a tenu un peu le même discours que les sages-femmes. Venant d'une amie, ça fait toute la différence.

J'ai encore des visites dans l'après-midi. Je me sens mieux. Décidée.

Flo est soulagé. Je sais qu'au fond, les crises de larmes ne vont pas cesser si vite. Mais je m'accroche. Je réussis à faire un peu la sieste. La première vraie depuis le début du séjour. Mais il faut se réveiller.

Et ce mal de tête qui ne me lâche pas.

Ca devient difficile de faire bonne figure. Mais je tiens bon. Je reste allongée.

Une sage femme entre pendant les visites. Je dois me retrouver seule avec elle. Je confirme que je veux les cachets. Je dis que j'ai un peu mal à la tête. On me donne du profénid. Ca m'aide un peu. Tout le reste va bien. Les points ne me tirent pas trop (c'est pas le grand luxe, faut pas rêver, mais ça va). Tout se remet bien en place côté utérus.

Je ne pleure pas en parlant de la fin de mon allaitement.
Elle m'apporte les deux comprimés. Je les laisse sur mon plateau. Mes visiteurs rentrent à nouveau pour me dire au revoir.

Ma tête va mieux. Enfin. Ce n'est pas parfait, mais je peux au moins être assise.

Flo revient. Il doit passer la nuit à la maison. Il doit être 16h30. Je lui dis que j'ai les cachets.

Je ne sais pas s'il s'est inspiré sur notre sage-femme, mais ces mots me font du bien : "on va faire ça ensemble".

Alors, je m'assois sur le rebord du lit. Lui à mes côtés. Face aux fenêtres sales. Je prends un verre d'eau. Je pleure un peu. Je garde les comprimés dans ma main droite. Je ne veux pas vraiment les prendre. Mettre fin définitivement à tout ça. Mais la décision est prise. Alors... courage.

Il reste près de moi. J'avale les cachets. Je pleure un peu. C'est dur mais voilà. C'est fait.

Je me sens un peu plus sereine.

Vers 18h, le mal de crâne revient. La sage-femme repasse me voir et je lui dis. On parle de la fin de mon allaitement, je ne pleure pas (il y a du progrès) et elle me propose de voir la psy, si je veux. J'ai le temps de répondre, précise-t-elle, mais je lui dis oui. Juste par précaution. Finalement, elle ne passera jamais me voir.

Et puis, elle me questionne sur mon mal de tête.
Je lui explique que c'est quand je me mets debout, ou assise. Allongée, il n'y a rien. Mais dès que je me redresse, ça me fait comme un casque. J'ai déjà eu ces douleurs là. Quand je suis fatiguée. Et bon, là, clairement, je suis épuisée.

Elle me parle de la péridurale. Me demande si ça s'est bien passé. Je réponds que oui. Qu'il a piqué deux fois mais que ça a été. Elle me dit que j'ai des symptômes proches de quelqu'un qui aurait "une brèche". Ca arrive parfois, et elle préfère que l'anesthésiste passe me voir le soir même. Honnêtement, je n'y crois pas. Mais il vaut mieux parfois prendre quelques précautions...

Et en effet... elle a été inspirée !

Je vous raconte ça bientôt !
Message déposé le 22.02.2015 à 20:43 - Commentaires (2)


Allaitement - Le renoncement (partie 1)

Après un petit peu de couture sur maman et un shampooing pour la pépette, ainsi que d'autres détails dont je ne me souviens pas clairement, nous sommes enfin remontés dans notre chambre.

Maëline en couveuse (fait froid dans les couloirs !!) et moi allongée sur mon lit.
Ma petite chérie dormait tranquillement. Moi j'ai essayé de me reposer. Et j'ai enfin eu le droit de manger et de boire un peu.

Je ne me rappelle que très peu de cette journée. J'ai demandé plusieurs fois à mon Flo de nous rapporter les valises, mais il avait investi le fauteuil (très moyennement confortable) de la chambre et a lui aussi essayé de se reposer.

Dans la journée, je crois qu'une sage-femme ou une auxiliaire a constaté l'état déjà déplorable de mes mamelons. Je ne sais plus comment ça s'est passé, j'avais de la peine à y croire, mais c'était bien réel. J'avais une petite gerçure sur chaque sein.

Mais je guettais avec impatience le moment ou je pourrais te remettre au sein. Et enfin, dans ton demi-sommeil, tu ouvrais ta jolie bouche dans ton petit berceau en verre. Tu tétais dans le vide.

J'ai donc appelé une auxiliaire pour nous aider à nous mettre en place. Je ne me souviens pas de l'heure (23h dit la feuille de suivi que j'ai gardé). Ca tire un peu quand tu attrapes mon mamelon. Je suis surprise car pour la première mise au sein, je n'avais pas eu cette désagréable sensation. Mais tu tètes si bien. Tu as une si jolie bouille. J'en parle tout de même à l'auxiliaire qui a repéré les bouts de seins en silicone que j'avais sorti de ma valise au cas où. Je ne voulais les utiliser qu'en cas d'urgence, car leur emploi est assez contesté, même si beaucoup de mamans y ont recours. Elle me demande si je les veux, je réponds que c'est supportable.

A la fin du temps réglementaire (deux fois dix minutes donc), je conviens avec l'auxiliaire de te laisser en nurserie. Oui, parce que, 3h de sommeil entre mercredi et jeudi, 2h tout au plus entre jeudi et vendredi et un accouchement ... cette nuit de vendredi, il faut que je dorme un peu !

On vient te chercher vers 00h30, je demande à t'embrasser et je suis un peu triste de te laisser. Mais j'ai besoin de repos.

A 2h, l'auxiliaire te ramène, me réveille (et on sursaute toutes les deux !) pour te faire téter. Mais tu es très endormie. On tente de te mettre le mamelon perlant de colostrum au bord des lèvres mais j'ai mal. L'auxiliaire est surprise. "Juste quand je fais ça, vous avez mal ?" (Voilà aussi un des trucs qui m'a énormément déplu : tout le monde croit qu'il peut te toucher les nichons sans complexe, sans trop demander, pour faire à ta place...) "Oui".

Mais, finalement, pas de tétée, car tu ne veux pas, tu as besoin de repos et pas vraiment de manger.

A 6h, tu es de retour, déjà... désolée, mais c'est ce que j'ai ressenti ! La nuit a été très très courte !
Je te mets au sein, mais là, c'est vraiment douloureux. Alors, je réclame à l'auxiliaire les bouts de sein. Je les place. Ca ne me soulage pas franchement. Je surveille le temps, j'ai hâte que se soit fini. Je me force pour que tu aies dix minutes effectives (soit une quinzaine de minutes accrochée à mon sein). Je suis évidemment très fatiguée. J'essaie de me détendre, comme conseillé dans tous les guides que j'ai lu pour me préparer au mieux. Mais j'ai de violentes contractions. J'en ai eu aussi avant mais là, ça devient rude. Je regarde mon petit réveil apporté pour l'occasion, vite vite... pourvu que ça s'arrête.
8h30, re-belote. Avec les contractions en pire. Et les crevasses qui se sont aggravées. Je vois du sang qui se mélange au colostrum dans le mamelon en plastique. Je suis éreintée. Flo n'est pas encore revenu. J'ai mal. Je saigne. Tout en même temps, toute seule, c'est horrible. Je ne te regarde presque pas. Je ne savoure plus, même si je te trouve toujours aussi mignonne. Je prie pour que chaque fois que je regarde l'heure, le temps ait avancé... mais les minutes s'égrènent, dans la douleur.

A 11h30, tu réclames à nouveau. Tu es si belle, avec ta bouche en coeur, ta bouille d'amour, ma petite chérie. Tu veux boire, tu as un peu faim. Tu tètes si bien. Alors, fatiguée, mais bien obligée, après avoir eu peur tout la matinée de ce moment ... je te donne le sein gauche. Celui qui a saigné la dernière fois. Je place l'embout, je te colle à moi. Tu attrapes mon mamelon, tu tètes... et j'ai si mal que je t'enlève. "Maëline, non, tu me fais trop mal là !". Je ne crie pas, mais je le dis, et ensuite, je pleure. Flo est là, il ne comprend pas mes pleurs. Il doit penser que c'est la douleur. Mais c'est la honte d'avoir retiré le lait de la bouche de ma fille qui fait couler mes larmes. Et ma tristesse, aussi. Je te donne le sein droit. Que tu tètes cinq minutes. Et tu t'endors. Ouf. C'est terminé. Merci ma puce.

Tu es si belle, endormie à mon sein.

Mais je crois que je dois arrêter... Ca me fend le coeur.
C'est douloureux. Je ne voulais pas me mettre la pression avec l'allaitement. Je m'étais dit, "si ça ne marche pas, ce n'est pas grave".

Et en effet, je ne culpabilisais pas. Je ne m'en voulais pas de donner du lait en poudre à ma fille. Juste à peine un poil. Mais, je le voulais plus que ce que je croyais. J'avais tout prévu pour l'allaiter. Je m'étais imaginé les choses ainsi.

Mon instinct de mère me poussait à t'offrir le meilleur, à partager ces beaux moments.

Je ne m'étais pas mise la pression, mais j'ai aimé ça. Trop. Ca a été si dur de renoncer. Si dur. Vraiment. Je n'arriverais jamais à exprimer l'intensité de mon amertume, je pense.

La suite de mes petits malheurs bientôt.
Message déposé le 22.02.2015 à 02:35 - Commentaires (3)


Allaitement - Le commencement
Ma chérie, quand j'ai su que je t'attendais, alors même que je m'étais toujours dit que d'avoir un marmot au sein était assez contraignant, j'ai eu envie de t'allaiter. Comme un instinct...

Puis, mon esprit a cheminé, ton papa ne trouvait pas ça très pratique, moi, je n'avais pas envie de m'astreindre sans cesse aux tétées... mais toujours ce désir, au fond de moi ... Te donner le meilleur. Partager ces moments de tendresse avec toi. Te protéger.

Alors voilà, vers le 4ème mois, j'ai décrété que oui, je t'allaiterai au sein. En tout cas, je voulais essayer. Je ne voulais pas me mettre la pression. Je voulais que ce soit des moments sereins, beaux.

Je savais ce que je risquais. Je savais que ce serait peut-être difficile. Qu'on m'embêterait d'autant plus avec ton petit poids, et qu'il faudrait se battre. Je savais que ça pouvait être un peu douloureux, mais je m'étais bien renseignée... ça ne dure pas longtemps, et après, quand la machine est en route ... ce ne sont que des bons moments ! Il faut prendre la bonne position, donner le sein à la demande... etc... Tout ça, je l'avais bien lu. Je m'en étais imprégnée.

Et puis, tu es née.

Cinq minutes après ta sortie, tu ouvrais déjà ta magnifique petite bouche, tu tétais dans le vide. Tu réclamais le sein.

J'ai demandé si je pouvais te le donner. C'était important pour moi. Et ça compte beaucoup pour un allaitement réussi. Mais bon, Chantal devait me recoudre (un peu), et nous n'étions pas très bien installées. Nous avons donc attendu.

Je t'ai prise en peau à peau, nous étions bien. Tu étais calme. Adorable.

Et enfin, alors que tu ouvrais ta jolie bouche en coeur sans cesse, tu as pu profiter de ta première têtée.

Non.

Avant ça, la fameuse étudiante infirmière puer' (qu'on appellera Casse-Noisettes) s'est senti obligée de me faire subir une interrogation surprise. "Qu'est-ce que vous savez sur l'allaitement ?".

Heu... Pff... Et si tu me lâchais ? Je viens d'accoucher là !

Je réponds ce qui me vient... et là, Casse-Noisettes se lance dans un laïus aussi long que lourd. Je ne sais plus ce qu'elle m'a dit. Je savais déjà tout ça. Ma sage-femme m'avait fait un bon topo. Là, je veux juste ma fille. Je veux lui donner le sein. Elle veut téter.
Lâche nous.

Et puis, elle veut nous aider à nous installer. Je suis fatiguée. Je me laisse guider, car même si elle est méga-relou, elle a l'air de s'y connaître.

Je ne suis pas très bien. Mon sein (énorme) tombe sur le visage de ma louloute.

Elle, elle attend le buffet des desserts depuis de longues minutes. Moi, je n'en peux plus de patienter... je veux la voir se régaler. Je veux connaître ces sensations...

Et puis Casse-Noisettes, très invasive, appuie sur mon sein droit pour faire couler du colostrum. "Oh ben, j'appuie ça sort de suite dis-donc !". Fallait me demander ma vieille, des pertes de colostrum ça fait belle lurette que j'en ai !

Et ma fille, ma douce poupée, enfin, a le droit de prendre le sein. Mais, pour que, soi-disant, elle puisse bien respirer, je dois retenir légèrement mon (toujours énorme) sein vers haut.

Je ne suis pas très bien, mais je n'ai pas mal. Ma chérie boit son petit lolo tranquillement, sa petite bouche adorable ouverte bien en coeur autour de mon mamelon. Mon coeur à moi, bat bien fort. C'est si bon ...

Casse-Noisettes s'assure du bon déroulement de l'affaire. Elle me dit que c'est bien, que nous sommes bien positionnées, et me montre comment retirer mon mamelon de la bouche de la puce. Je n'y arrive pas très bien. Elle le fait sans me demander. Elle me gonfle.
Bref...

Malgré Casse-Noisettes, c'était un beau moment.

De si beaux moments auquel j'ai du renoncé trop vite...

La suite bientôt.

En attendant, une photo de la poupée qui date de mercredi dernier.

Message déposé le 17.02.2015 à 00:44 - Commentaires (9)


La naissance de l'amour (une longue partie 4)
"On est à 7, mais on a le temps de faire la péri quand même". Dans son ton, je comprends (et l'anesthésiste aussi vu la rapidité de ses gestes) qu'il ne faut pas trainer quand même. Elle retire le tampon qui a déclenché mes contractions.

Et là, mon cerveau fuse "A 7 ??? Ah ben oui, normal que j'ai mal ! Je ne pensais pas tenir jusque là !" et aussi "OUF ! J'ai le temps pour la péri !".

Puis, contraction et là, j'ai encore envie de pousser. Ca fait tellement mal ... La sage-femme m'insurge "Ah non hein !! Il ne faut pas pousser ! Sinon on ne vous fait pas la péri !".

Je me sens perdue, comme une gamine. Flo est sorti. Je suis seule avec elle et l'homme en bleu, mais je ne le vois pas. Elle a une charlotte et un masque. Je suis assise dos à l'anesthésiste, sur le rebord du lit, face à elle. Toujours ses grands yeux bleus.

Je lui réponds "Ok ! Mais dites moi comment on fait pour ne pas pousser ?". "Il faut souffler très fort".

Et là, je ne me le fais pas dire deux fois. Je deviens une vraie soufflerie. Des respirations profondes, longues, à une cadence infernale. Au début de la contraction, ça aide, mais au moment le plus intense, c'est dur de se retenir !
La sage-femme est face à moi. Ses yeux si beaux plongés dans les miens. Elle ne parle pas. Ne bouge pas. Mais je comprends que je suis sur la bonne voie. Que je m'y prends mieux et qu'on va y arriver. Elle soutient mon regard. Je me concentre. Je souffle, je souffle.
L'anesthésiste dit que je risque de me faire mal à la tête à respirer si fort. Enfin, une inquiétude de ce genre. C'est vrai, ça abruti un peu de s'oxygéner si violemment. Mais ai-je le choix ?

Je sens que le magicien de l'aiguille me prépare. Je crois même que quand il me désinfecte le dos, il me dit "ça va être froid". Je lui réponds toujours "OK". Ou "Pas de problème". Ensuite, il m'annonce qu'il va endormir la zone de la péri.

"Ok... FFFFOUUUU... FFFFOUUUU...Ok"

Je pense surtout "vas-y, à mon avis, je ne vais pas sentir grand chose".

J'ai raison. Ca me "brûlote" légèrement. Je suis toujours yeux dans les yeux avec la sage-femme.

Enfin, vient le moment de trouver "le bon endroit". En consultation préparatoire, on m'avait dit que ce serait peut-être long, comme je suis un peu ronde. Je commence à croiser les doigts pour que ça marche. Des deux côtés. Le plus vite possible.

Je crois que l'anesthésiste me demande si ça va. Je lui réponds que oui.

Tous les deux, ils me guident pour que je sois bien installée. Dos rond. Epaules baissées. J'avais vaguement parlé à ma sage-femme libérale de réclamer une chaise à mettre sous mes pieds pour faire un dos plus rond. Parce que bon, les jambes dans le vide, ce n'est pas très ergonomique. Mais dans le feu de l'action, je me laisse faire et je me concentre.

On s'occupe de moi. La péri arrive. J'ai toujours d'énormes contractions. Je suis toujours une soufflerie.

Le docteur me dit qu'il pique. Je ne sais plus si j'ai senti quelque chose. Peut-être une légère pression. On me dit bien de ne pas bouger. Je me concentre sur les yeux bleus... et ma respiration. J'ai l'impression d'être presque immobile. Je trouve que je m'en sors bien.

L'anesthésiste bricole. Je me demande quand il en aura fini. Je ne sais plus comment c'est arrivé. Mais je comprends qu'il doit repiquer.

Il me dit qu'il n'était pas sûr. Je réponds "Ok, pas de problème".

Je me laisse porter. J'ai confiance. Bientôt, bientôt, je n'aurais plus mal. Je souffle.

Je ne sais plus dans les détails. Je crois que je demande si la douleur va complètement disparaître. La sage-femme me dit que je vais quand même sentir, mais que ça ira mieux. Elle me dit ça comme pour me prévenir de ne pas m'attendre à un miracle.

Il va quand même falloir que j'accouche. Que j'ai de la volonté jusqu'au bout. Voilà ce que je comprends.

ENFIN, enfin ... L'anesthésiste déclare qu'il va pouvoir injecter le produit. Au bout d'une trentaine de minutes en sa compagnie. Il me redemande si ça va. Je réponds que oui.

Je l'interroge : quand le produit fera-t-il effet ? J'ai tellement hâte. Quinze minutes.

Le soulagement comme prochain but. Une étape après l'autre.

Je m'allonge sur le dos, bien à plat pour que le produit se répartisse des deux côtés.

Et j'attends.

Avec mes contractions.

Fortes.

On me met de l'oxygène via des petits tubes dans mes narines. Ca fait du bien.

Flo me rejoint.

Il s'approche de moi. Me prend la main. J'ai mal. Quinze minutes, c'est long.

Je souffle. Je le regarde. Quand une contraction vient, je souffle encore plus. Il me dit "oui, oui, c'est bien, pense à ta fille" et il hoche la tête à chacune des mes expirations.
"Chut !". "Chut". Je ne peux pas en dire plus. Mais je pense "Ne me parle pas. Tais-toi. J'ai besoin de toi mais j'ai mal. Reste là. Regarde moi. Mais chut. "

Entre deux contractions, je lui dis "Regarde moi ! Laisse tomber le reste, regarde moi". J'ai été tellement apaisée par le regard bleu de la sage-femme que je retiens la technique. Je me concentre.

Contraction (bon sang, mais encore ??) ... Je le regarde, il hoche toujours la tête comme s'il acquiesçait ma manière de respirer. Chien de plage arrière. Je lui précise de ne pas bouger. De ne pas hocher la tête. J'appuie sur ma main. Je me concentre sur son regard. "Chéri ! Arrête, on dirait un chien de plage arrière". Je souris. Mais j'ai toujours mal. Moins entre les contractions, mais toujours autant pendant. Je souffle.

Au bout d'une petite vingtaine de minutes, ça va mieux. Même si j'ai encore quelques contractions.

Je me dis que je vais enfin pouvoir me reposer en attendant d'être à 10. Je suis à 7, et même si ça a été vite, j'en ai encore pour au moins une heure.

Il est 7h10 (selon Flo), la sage femme entre. Elle m'examine. Elle me dit qu'il faut maintenant attendre que le bébé descende. "Ok. Je suis à combien là ?". "Vous êtes à complète".

Quoi ?? Mais déjà ? Ca a été trop vite. Tu m'étonnes que même avec la péri, j'ai senti les dernières contractions comme les précédentes ! Bon, heureusement, je l'ai eu, ce petit miracle, mais un peu tard quand même...

Je veux profiter un peu. Je veux du répit, maintenant, avant de pousser. Attendre que le bébé descende, ça me va. On n'est pas pressés. Je dois être sûre que la péri fait effet.

Ma louloute se porte comme un charme. Mon petit bébé. Mon petit bébé déclenché. Je suis si fière d'elle. Son papa aussi. Elle est là, coincée dans mon bassin. Elle descend. Et son monito est parfait.

Flo déclre que c'est maintenant qu'il faut mettre en place ce qu'on a appris en hapto. Guider le bébé vers la sortie.

Et moi, je refuse. "Attends un peu. On n'est pas pressés. Je viens d'avoir la péri, je veux en profiter." Je veux être sûre que ça marche. J'ai encore mal pendant certaines contractions.

Le petit jeu dure deux heures.

Je profite, je me calme, je plane. Parfois, je ressens une petite contraction. Mais ce n'est pas souvent, et c'est plus que gérable.

On est tous les deux, tous les trois.

L'oxygène me fait du bien. Ma louloute est bien basse, mais gigote encore. Je suis surprise de ces sensations. Qu'est-ce que je l'aime.

Je me laisse le temps de prendre conscience des choses. Je n'ai jamais eu peur de ce moment. L'expulsion. C'est le travail le plus dur, le plus long. Avec la péri, l'expulsion, c'est peu douloureux. C'est rapide, intense. Je m'étais toujours dis que j'aurais la motivation nécessaire pour vite la sortir de là, ma crevette. Trop peur qu'elle se sente mal. Je culpabilisais d'avance de ne pas pousser assez bien et que ma poupée sorte avec son crâne tout déformé, ou qu'on ai besoin d'une ventouse... ou d'une césarienne. Je l'aurais pris pour moi, alors que ça peut arriver...

Bref, je prends conscience des choses. Il va falloir mettre au monde ce bébé. Pousser.

Je suis groggy. Je ne sens plus grand chose. Je suis engourdie. J'ai la jambe droite endolorie, ma puce appuie très fort de ce côté pour sortir. Je place alors ma main à gauche, pour la faire se déplacer.

Elle vient.

C'est magique.

Elle trouve le milieu. Y reste un peu.

Personne ne s'occupe de nous. Flo propose régulièrement de guider le bébé. "Mollo ! Laisse moi récupérer un peu".

Je sens une poche de froid sur mon ventre, sous la ceinture du monito. Je demande à Flo ce que c'est. Il ne comprend pas. Je touche, je lui montre, moi, je ne vois pas, c'est sous les draps. Ce truc là ! Je l'attrape, mais c'est coincé. C'est froid et mou. Je réalise.

"Mais c'est mon ventre ??“

"Et ben oui ... "

Je rigole. J'hallucine. Je suis à côté de la plaque.

Enfin, j'accepte que Flo m'aide à guider Maëline vers la sortie. C'est surtout parce que j'ai mal à la jambe droite, j'ai l'impression qu'elle empêche mon sang de circuler correctement. On place nos mains, elle nous suit. Je sens désormais qu'elle appuie un peu plus au bon endroit.

J'ai très peu de contraction. Ma volonté a été la plus forte. Je voulais me reposer, donc le travail s'est ralenti au maximum. Flo raconte que ça comme ça.

Moi, je ne sais pas. J'ai fait ce que j'ai pu.

Changement de service chez les sages-femmes.

Chantal, hyper dynamique, entre dans la salle de travail avec une auxiliaire de puériculture très gentille que nous avons déjà vu.

Et une étudiante (mais pas une jeune) infirmière en puériculture, bon fond, mais à l'origine de bien des maux pour moi, je vous raconterai.

Chantal regarde le monito. Pas de contraction. Il doit être 9h30.

Elle me passe de l'ocytocine dans mon cathlon. Oui, il faut relancer le travail, car sinon, on ne va pas s'en sortir. Elle met un faible débit. Pour voir. Et reviendra plus tard.

Je lui parle de mon projet de naissance. Elle a tout lu. Elle a tout retenu. Je l'adore.

Je ressens de nouveau quelques contractions. Ca fait mal. Mais c'est gérable. Je suis de plus en plus à l'ouest.
Un peu avant 10h, l'équipe revient au complet. On va s'installer.

Super, je pense. Par contre, je demande si, engourdie comme je suis, je ne vais pas être gênée pour pousser. Elle me répond que ça dépend. Ok. Donc, ça dépend de moi. Il va falloir faire au mieux.

Elle augmente le débit d'ocytocine. Je ne sens rien. pas de contraction.

A un moment, un appareil bip. Plus de produit pour la péri. Mais la seringue est toute prête pour injecter un bonus.

Elle me demande comment je préfère m'installer. Je lui explique que j'avais bien aimé la position "assise" en cours de préparation à l'accouchement. Mais je ne sais pas si ça va bien marcher, car jusque là, on faisait semblant. Je suis ouverte à d'autres propositions. D'autant que j'ai peur de ne pas pouvoir pousser sur mes jambes.

On ré-augmente le débit d'ocytocine. On me met les pieds dans les étriers. La jambe gauche ça va, la droite, plus dur (ou l'inverse ?). Elle incline le siège. On fait un essai en position demi-assise.

Ca a l'air pas mal.

Chantal monte la table, je domine la pièce. Elle aime travailler "à hauteur d'oeil". Je ne m'imaginais pas ça comme ça, ça me fait sourire. J'aime bien. Flo est à ma droite.

Bébé est bien engagé. Elle voit sa tête. Et ses cheveux. Elle me demande si je sens les contractions.

Bof. Rarement.

J'essaie de pousser quand je crois en sentir une, mais ce n'est pas probant.

L'auxiliaire met alors ses mains sur mon ventre. Elle est perchée sur quelque chose. Elle est souriante. Gentille. Elle a l'habitude de bosser en duo avec Chantal. Un beau duo. On attend qu'elle nous dise s'il y a une contraction, mais elle ne sent rien non plus. On augmente encore l'ocytocine. Parce que bon, une contraction toutes les 5 minutes, on n'est pas arrivés !

Mais ça ne fonctionne pas trop.

Je sens ma puce descendre, je le dis, et Chantal me déclare que c'est une contraction. Elle passe son doigt autour de la tête du bébé pour me guider. Je change mes mains de place et j'y vais. Je prends de l'air, je souffle en poussant. Et je reprends de l'air, pour recommencer. Je n'ai pas mal. On me dit que c'est bien. Chantal déclare qu'elle peut sortir une mèche de cheveu dehors. Bébé très chevelu donc ! On sourit, car on nous l'avait bien dit ! Elle me félicite et est surprise. Pour un premier bébé, il parait que ce n'est pas si facile de pousser "sur l'expir".

Personnellement, je l'ai senti comme ça. Je ne me souvenais plus de ce que j'avais appris, mais j'avais l'impression que c'était le plus naturel. Et comme Chantal m'a laissé carte blanche, pour voir... Nous sommes tous satisfaits.

On se dit qu'on est comme dans un salon de thé. Avec la péri, ce moment est indolore (avec une péri qui fonctionne bien, je précise). On est tous là, à bavasser. Il n'y a presque pas de contraction. On essaie de ne pas louper le coche.

Quand je crois en sentir une, J'y vais. A la deuxième poussée, je sens que la petite descend vraiment, qu'elle commence à sortir, alors je pousse, fort, fort. J'en perds mon souffle. La sage-femme me dit d'arrêter. Moi aussi, je sens que je ne suis plus efficace. Mais j'ai bloqué la tête de la puce, à demi dehors, je dirais.

Chantal me confirme, elle me dit que la sensation était motivante. Et me félicite encore. Je dis que je suis une ex-sportive, et qu'on m'a dit que ça jouait. Je rigole en disant que je m'envoie des fleurs. Mais elles me réconfortent et me disent que j'ai bien raison ! Et que oui, je dois mieux connaître mon corps et mon souffle, et que ça aide.

On attend encore une contraction. Une petite arrive j'y vais, je pousse... mais non. Je ne suis pas efficace, et la contraction est trop petite. L'auxiliaire qui est censée m'aider à les sentir rame autant que moi.

Une autre contraction, je sens la poupée descendre, l'auxiliaire dit "ah oui, peut-être" et Chantal confirme, tourne son doigt autour de la tête de la puce. Je pousse, toujours très fort, deux fois sur l'expiration et une fois en cafouillant. La tête est dehors, il me semble.

On conclue que je ne suis plus efficace à la fin des poussées et qu'il vaut mieux que je ne m'épuise pas. Flo dit que quand je n'ai plus de souffle il vaut mieux que je lâche. Je suis d'accord.

C'est magique n'empêche. Sans péridurale par contre... oulàlà !

Il faut encore une contraction pour pouvoir sortir les épaules. Elle arrive, je pousse.

Je ne dois plus pousser. Chantal bricole, me demande de pousser (ou pas ? je ne sais plus). Puis, je sens ma pépette sortir. Ses épaules tourner.

Chantal me dit "vous vouliez l'attraper non ?". Oui.

Je tends les bras.

Ma puce est toute ronde. Petite. Toute belle.

"Oh, ma chérie". "Ma petite crevette tu es toute petite".

Elle est belle. Elle a ses yeux ouverts. Elle ne crie pas trop, mais regarde partout. Elle toussote un peu je crois. Je la ramène sur mon ventre, Chantal me dit que je ne dois pas trop tirer à cause du cordon. Elle a les cheveux mouillés, qui font des boucles sur son crâne. Elle n'est ni trop sale, ni trop gluante, ni trop blanche ou rouge de sang. Elle regarde du côté de son papa.

Elle est là. Avec nous. Je la tiens dans mes bras. C'est surnaturel. On ne réalise pas.

Papa ne la touche pas. Il la regarde. Moi, je la caresse.

L'auxiliaire voudrait l'entendre crier un peu plus. Apparemment, Flo me dit qu'elle l'a pincée sous l'omoplate. La puce crie. Mais elle s'apaise vite.
Elle est trop mignonne.

Je réclame un bisou à Flo, je crois. Je le regarde, il plane. Il semble totalement neutre. Je le connais un peu, et je me demande s'il ne la trouve pas un peu tro cra-cra pour la toucher, lui. Mais je n'en suis pas sûre. Je ne saurais peut-être jamais. Moi je la voulais encore plus près de moi.

Lui, la regardait. Sans oser, peut-être.

Chantal nous demande si on réalise. On dit non. Elle répond en souriant que ça se voit !

Ma petite chérie est née à 10h51. Elle est magnifique.

Quelques minutes plus tard, je pousse pour le placenta, une fois. "Blop". "Trop facile" dirais-je à Chantal.

Tout s'est bien passé. J'ai adoré mon accouchement.

Je l'ai trouvé relativement naturel, pour un déclenchement.

Ma fille est belle, en bonne santé. Je remercie chaque jour le ciel pour ce si beau cadeau.

Je reviens vous parler de nous très vite.



Message déposé le 11.02.2015 à 15:44 - Commentaires (7)


La naissance de l'amour (partie 3)
J'attends toujours.

Le travail a mis 17h à réellement démarrer, je suis sous antibio depuis 11h. Ca ne sert à rien d'appeler au secours tout de suite. Flo se lève. Nous sommes dans le noir. Il s'approche pour m'aider à gérer les contractions.

Ca fait mal. Je pense à prendre enfin l'homéopathie prescrite par ma sage-femme. Mais j'oublie de le demander à Flo. Je dois me concentrer pour traverser cette épreuve.

Nous sommes tous les trois.

Enfin, en théorie.

En haptonomie, c'est ce que j'ai appris. "Concentre-toi sur ta fille, elle a besoin de toi". Et j'essaie de ressentir le soutien de Flo à travers sa main.

Ensemble.

Mais bon, plus ça avance, et plus ça devient MA douleur. J'ai mal. J'ai envie de vomir. Tout à l'heure aussi, d'ailleurs, j'ai cru que j'allais rendre mes petites collations. Mais là, j'en suis tellement sûre que je réclame une bassine à Flo. Il est un peu désemparé. Moi, j'ai bien vu le ridicule et minuscule haricot en papier mâché posé sur la table de nuit. Mais là, avec les contractions, ça m'étonnerait que j'arrive à viser aussi bien. Je lui dis d'aller chercher le bac en métal dans les toilettes. Je sais clairement qu'il n'est pas destiné à cet usage... Hum hum ... Mais bon, je suis mal, j'ai la nausée... je gère comme je peux.

Flo me pose la bassine (le bassin donc) devant le nez... mais rien.

Je ne peux pas me concentrer sur tout. Le mal de ventre, dos, et cuisses d'abord. Pendant de longues secondes.
PUIS, en fond, l'envie de vomir. La gerbe. Beurk...

Et puis là, je me dis que je vais appeler la sage-femme.
Elle va m'examiner. Mais bon, mon col a du se modifier suffisamment, ça sera moins douloureux.

Flo sonne.

Josiane arrive.

Je lui dis que je crois que la poche des eaux s'est fissurée. Que j'ai des contractions douloureuses et rapprochées. Elle me demande "tous les combien ?", mais nous, on a mesuré seulement l'intervalle entre deux. 5 minutes je lui dis, en lui précisant qu'on n'a compté qu'une fois. Mais je sais que c'est un peu juste comme information. Elle confirme.

Et donc, on passe à l'examen.

J'essaie de me détendre entre deux contractions. Et elle y va. J'ai mal. J'ai trop mal. Le col est toujours loin. Je la supplie de faire une pause. Elle insiste, mais je crie et je pleure. "Attendez, s'il vous plait, attendez !". "Mais il faut bien que je vous regarde où vous en êtes !".

Je sais... Mais je n'arrive plus à gérer.

Entre les contractions et l'examen c'est atroce.

Conclusion : je suis à 3. Col épais.

4h du matin. Elle appelle l'anesthésiste, pas très convaincue. Mais elle compte sur le fait qu'il ne sera pas là tout de suite... le travail peut avancer. Le Propess est toujours en place.

La morphine fait-elle encore effet ? Normalement oui. Peut-être atténue-t-elle la douleur.

Je reste environ 1h dans la salle de pré-travail. Allongée, toujours. Je souffle. Je ressens les limites de la préparation à l'accouchement. Je n'arrive plus à rester lucide très longtemps. Flo me parle, mais je crois que je lui dis "chut !!". Je ne supporte pas sa voix, son calme.
Je souffre. Ca devient très intense. J'ai l'impression que le bébé descend. Je sens que ça avance. Que le travail est efficace. J'espère aussi. Parce qu'encaisser tout ça pour rien, ce serait dur à avaler.

Je garde en ligne de mire la péridurale. Une fois mise en place, il n'y aura plus qu'à attendre.

Mais c'est pour quand ??!

Après, je ne me souviens plus. J'ai dit mille fois à Flo que j'avais mal. J'ai perdu un peu mon sang froid. J'ai du pleurer un peu. Gémir au futur papa que vraiment, je n'en pouvais plus. J'étais épuisée.

Et enfin, une auxiliaire entre dans ma chambre (revue trois jours plus tard, Flo l'a reconnue, mais pas moi...Je n'étais plus tout à fait moi-même je crois).

Elle pousse un fauteuil.

Je suis donc censée me lever. Assise déjà, c'est assez fou. Je me tords de douleur. Je laisse passer une ou deux contractions. Puis je me glisse dans la chaise roulante. Je sens que le bébé est bas, j'ai même la vague impression que ça pousse. Pas sûre. Les contractions sont très fortes. Je ne sais plus où j'en suis. Mais je vais avoir cette bon sang de péri !

Il est presque 6h. Tout ça est approximatif.

J'entre dans la salle de travail. En sortant, quelques heures plus tard, je verrais son petit nom sur la porte : Hibiscus.

Je pense alors que commence une longue journée. Je dois être à 4. Peut-être 5. Je vais avoir la péridurale, et je devrais attendre.

J'ai hâte qu'on me soulage de ces douleurs. ca devient dur.

On m'installe sur le lit.

C'est là que je vais donner la vie.

Je m'assois sur la table d'accouchement. La sage-femme vient me voir pour me dire que l'anesthésiste arrive. Qu'une maman vient d'arriver à l'hôpital, qu'elle est à 6 et que c'est un troisième bébé. Je comprends. Je dis même à la sage-femme que c'est normal qu'elle passe avant moi, sinon, elle ne l'aura jamais ! Je suis plus lucide que ce que je pourrais penser. Et je suis plus moi-même que ce que j'aurais pu imaginer.

Je m'allonge... J'ai mal. Je gémis toujours. Je suis seule le temps que Florian trimballe toutes nos affaires. Il arrive avec le sac à langer et deux-trois bricoles. Il a laissé des choses au vestiaire aussi. Les contractions ne sont pas trop rapprochées, mais très fortes.

Je commence à paniquer. J'ai l'impression que le travail avance trop vite. Et cet anesthésiste il fait quoi ? Je souffle. Je me répète, mais j'ai mal.

Enfin, un homme en blouse bleue pénètre dans la salle de travail.

Il doit être 6h30.

Je me redresse (à sa demande ?). Il est à l'entrée de la pièce, la porte ouverte. Il traine un chariot je crois.

Et là, j'ai deux contractions très longues, très fortes et très rapprochées.

J'ai envie de pousser. J'ai besoin de pousser. J'ai mal.

Je crie, comme un appel au secours "Ca pousse !!!".

Je pousse. J'ai envie de me vider l'utérus et peut-être les intestins (pardon, mais c'est vrai). Je sens du liquide s'échapper entre mes jambes... Je ne contrôle plus rien.

Mon homme me dira plus tard que quand j'ai crié, l'anesthésiste, courageux, a levé les mains en l'air et a dit "Oulà ! Mais je sais pas faire moi". Après coup, c'est assez amusant.

Je vois Flo sortir de la pièce, aller chercher la sage-femme. Il a du la trouver en chemin car elle est vite là. Je m'allonge, elle m'examine. Je ne sens rien. Je la vois ouvrir ses grands yeux... Elle a l'air surprise...



Et là, j'avoue, comme je ne peux pas vous faire un article encooooore plus long, je vous laisse en haleine. Je voulais vraiment terminer mon récit en trois parties. Mais impossible. J'ai déjà l'impression d'en oublier. Je veux que ça reste gravé. Je veux un souvenir fidèle. Donc je prends le temps de détailler mon récit.

Et là, pour le plaisir, je vous laisse un peu de suspens.

A très vite.





Message déposé le 11.02.2015 à 02:36 - Commentaires (9)


La naissance de l'amour (partie 2)
J'ai faim.

J'ai eu droit à un petit pain beurré, un yaourt, une compote et un thé dans toute ma journée. Et aussi deux tranches de pain et un morceau de banane. Mais je suis levée depuis 6h30. Il est 17h.

Alors, on décide d'aller à la superette du coin. J'ai envie de banane.

Et puis, il se met à pleuvoir. Pas trop fort, juste un peu...
J'attends toujours que les contractions se déclenchent.

Mais non.

Maëline est au chaud, et la pluie ne la tente pas.

On rentre dans le magasin, je me sens comme hors du temps. Je suis là, à me promener au milieu des rayons alors que je suis en procédure de déclenchement d'accouchement.

On achète des bananes (et du taboulé pour papa), et on sort. Il pleut fort. Très fort. On reste abrités sous le auvent de la supérette. J'ai toujours le Propess installé au niveau de mon col. Ca gêne un peu. J'ai froid. On est à 20 minutes de l'hôpital. Et pourtant, je rêve encore de perdre les eaux. Comme pour un accouchement naturel.

Que papa m'emmène pour te faire naître.

On se jette finalement à l'eau, on en a marre d'attendre. Papa défait la capuche de son manteau et je me la pose sur la tête, pour m'abriter un peu. Je suis grosse, je me traine mais je marche avec le plus d'entrain possible. Papa porte les courses.

Et puis rien.

De retour dans la chambre, je ne sais plus comment les choses s'enchainent. Je pense qu'on a refait un monito. Bérengère a du examiner mon col... et remettre un peu en place le propess. Je dois toujours être à 1, mais le col s'est raccourci un peu. J'ai grignoté une compote et une autre bricole. C'était le début de soirée, et enfin, les premiers signes du travail se sont pointés. Je me suis mise à avoir mal. Dans le dos. Dans les cuisses. La position allongée, ce n'est pas le feu pour gérer la douleur. Flo essaie de m'apaiser. On met en place ce qu'on a vu en hapto. J'ai des séries de 3/4 contractions rapprochées, puis des pauses de 5 minutes. Je regarde parfois le monito en disant "Allez, lâche moi !!!".

Ca devient dur, mais très gérable. C'est surtout la fatigue qui me pèse.

A la fin du monito, je peux faire un peu de ballon, marcher dans la chambre. J'ai toujours mal, mais beaucoup moins. On regarde la télé. L'après-midi, on l'avait déjà allumée pour se passer le temps devant une Nounou d'Enfer. Là, je ne me souviens plus du programme.

A chaque signe du démarrage, on se réjouit. Enfin, Flo surtout, moi, c'est toujours un peu partagé... ben oui ! J'ai mal quand même. Mais ça ne démarre pas vraiment.

Vers 22h30, on fait un bilan avec la sage femme du nouveau service, Josiane. Elle me remet une perf d'antibio qui met des plombes à passer... . On attends encore, on laisse le tampon en place 24h et il est possible d'en avoir un second si le col n'a pas suffisamment bougé, mais l'idée, c'est qu'il faut que je me repose car je vais devoir accoucher le lendemain très certainement, que c'est un premier et que ça va durer un peu, et qu'il faut que j'arrive au bout du marathon en étant capable de pousser... Donc Josiane me propose de m'aider à dormir avec une piqûre d'un dérivé de morphine. Avec papa, on n'est pas chauds du tout, on espère gérer autrement, car on ne veut pas que notre poupée soit shootée.

J'alterne encore ballon et repos en m'allongeant mais je suis moins bien.

Et puis finalement, ça passe. Il est autour de minuit, papa s'est installé un lit de camp. Je me sens mieux. J'ai l'impression que ça s'est arrêté.

Je déclare donc à Josiane que ça va mieux, et je me couche comme ça. Je fais un brin de toilette, je me trimballe la perche avec la poche de glucose pour éviter au catlhlon de se boucher. On éteint les lumières. J'ai quelques contractions, mais ça va. J'arrive à dormir par tranche de dix minutes.

Au bout de 2h, avec papa qui ronfle dans la chambre et une contraction légèrement douloureuse mais bien présente (dans le dos et les cuisses surtout) toutes les vingt minutes environ, je supporte mal la position allongée et je n'ai quasiment pas dormi. Il FAUT que je me repose.

Ca devient trop compliqué. J'appuie sur la sonnette.

Finalement, je dis à Josiane que je veux bien la piqûre. Je lui demande si ça fait mal. Elle me répond que ça brûle un peu, mais qu'on ne le regrette pas. Je m'excuse auprès de Flo, car je ne suis pas assez courageuse. Mais j'ai peur de devoir gérer 14h de travail après presque 2 nuits sans sommeil. Je n'en peux plus, je suis exténuée.

Josiane vérifie mon col ... 1 et demi.

Josiane me pique dans la fesse. Ca brûle, c'est assez atroce. Mais quinze minutes plus tard, ça va beaucoup mieux. Je sens toujours vaguement, mais je sais que je vais pouvoir dormir. 6h. C'est la durée d'effet du produit.

J'en rêve.

Flo se recouche. Moi, je m'endors.

Une heure plus tard, à 3h donc, la douleur m'empêche de continuer ma nuit. J'essaie tout de même, mais mes contractions sont plus rapprochées, plus douloureuses... et toujours cette position allongée pour gérer... Je n'arrive absolument pas à me rendormir. Flo ronfle. Je le réveille. On dirait que les contractions sont plus régulières. Je lui demande de compter l'intervalle entre deux.

5 minutes.

5 minutes entre deux vraies contractions douloureuses.

Que je ressens fortement malgré le calmant.

Ok. Je crois que cette fois-ci, c'est parti. J'attends avant d'appeler, je ne veux pas d'un nouvel examen du col pour me dire "2". Ras le bol.

Flo dort toujours, enfin, vaguement.

Et puis, je sens et/ou (pas sûre) j'entends comme un "crac". Pas de doute, louloute s'est engagée.

Quelques secondes plus tard, je sens couler entre mes jambes, juste un peu.

"Chéri, je crois que je perd les eaux"

La phrase du bonheur. J'en pleure rien que de l'écrire. Je suis si heureuse d'avoir passé cette étape "naturelle". La poche devait être seulement fissurée mais sérieusement... quel bonheur ...

La suite bientôt.
Message déposé le 09.02.2015 à 00:38 - Commentaires (6)


La naissance de l'amour (partie 1)
Il est temps, au bout de plus d'une semaine, que je vous raconte ce grand jour ... Celui où j'ai rencontré mon deuxième grand amour.

J'ai tout fait. Tout essayé pour que ma chérie veuille bien pointer son bout de nez avant la date butoir. Jeudi 29 janvier. La gynéco de l'hôpital était de garde ce jour-là... voilà donc quel était mon délai pour faire naître ma fille "naturellement". 3 jours. Pour moi, c'était une sentence. On allait te sortir de force mon petit amour, brutalement, injustement. Je me suis battue pour que ça n'arrive pas. J'ai fait les carreaux, j'ai posé mes fesses sur ce bon sang de ballon autant de fois que j'en ai eu l'occasion. J'ai pleuré aussi... oui, je sais, ça ne fait pas venir les bébés ! C'était dur, cruel. Mais j'ai fait confiance aux médecins. C'était important et plus sûr que tu sois dehors Maëline. Pour bien grandir. Pour être sûrs. Nous et l'équipe médicale. Ne pas perdre de vue l'objectif : faire naître un bébé en bonne santé. Il parait que les échanges entre toi et moi n'étaient pas optimaux. Moi, je sentais que tu te portais bien, mais que veux-tu ? On ne s'oppose pas aux médecins qui te disent que c'est plus risqué de te garder à l'intérieur que de te sortir. Je souhaitais que tu vois le jour en février... loupé ! J'ai essayé de négocier un déclenchement lundi, mais la gynéco a dit qu'on n'était pas au marché. Dommage...

Voilà posées les conditions de ton arrivée programmée.

Mardi, on a essayé de voir ce qu'on pouvait faire avec ma sage-femme (décollement impossible, mais on a réalisé une séance d'acupuncture). Rien.

Le mercredi 28, j'ai essayé de vraiment me bouger pour que tu arrives. Et en même temps, je ne devais pas m'épuiser... l'accouchement, ça devait être pour le lendemain !

Et puis, toujours rien.

Alors, avec désarroi, je me suis mise au lit. J'ai croisé les doigts. Je voulais dire à ton papa "j'ai perdu les eaux". C'était mon désir le plus cher. Mais non. Alors j'ai pleuré. J'ai dormi 4h.

Le jeudi 29 janvier, 6h30, debout. Petit déjeuner léger, mais avec entorse au règlement quand même, car on m'avait conseillé une tisane et deux biscottes... En plus de la tisane, j'ai mangé deux morceaux de pain beurrés et un morceau de banane... J'ai encore espéré que le travail commence... sous la douche... dans la voiture... n'importe où... Et puis, nous sommes arrivés à l'hopital. C'est vraiment bizarre... Comme si on venait faire ses courses : on rentre à l'intérieur d'un grand bâtiment dans l'intention d'obtenir un bébé !

Nous sommes reçus par une auxiliaire de puériculture. On nous laisse patienter 20 minutes. Il n'y a personne pour nous. Je suis crevée. On passe le temps avec Flo. je prends mon homéopathie. On essaie de se détendre.
Puis, Josiane, la sage-femme, nous rejoint dans la salle d'examen. Je vois qu'elle a été mise au courant du dossier. Elle sait que je ne voulais pas de ce déclenchement. On en discute une minute, je sens qu'elle veut finir de me convaincre. Je lui dis que nous sommes venus, et qu'on peut en conclure que j'ai été "raisonnable", de leur point de vue. Puis, elle m'annonce que c'est une étudiante en dernière année qui va venir m'examiner le col puis s'occuper de moi. Bien.

Elle revient 10 minutes plus tard, moi en stress, sur la table d'examen. Josiane m'annonce que ma gynéco veut que ce soit elle qui m'examine. Je n'en peux plus de cette "vérification", j'ai mal à chaque fois car mon col est loin. Mais il le faut. Aujourd'hui, ça va être déterminant pour la suite. Elle me prend la tension. Je crois que ça va. Je ne sais plus. Elle m'examine. Je crois que niveau douleur, ça a été. J'ai réussi à me détendre un minimum. Flo était avec moi. Elle s'est montrée plutôt douce. Elle annonce que ça va. Je suis toujours à 1. Pour elle, c'est assez "favorable". Elle m'explique qu'elle va décider de la marche à suivre avec la gynéco qui me suit. Soit on insert un tampon imbibé de prostaglandine au niveau du col, qui va le faire murir et déclencher la production de l'ocytocine naturelle qui va enclencher le travail, soit on me perfuse directement, avec de l'ocytocine de synthèse. Progressivement. Jusqu'au démarrage du travail. Elle part.

10 minutes plus tard, Bérengère, l'étudiante, très douce et sympathique nous rejoint. Elle m'annonce que j'aurais droit au tampon pour le moment. Elle nous propose de nous mettre à l'aise dans une salle de pré-travail. Nous prenons donc tout notre bazar (manteaux, sac du jour J, etc...) et nous la suivons. On entre dans un sas, on enfile des protège-chaussures et des blouses. Moi, je suis presque déshabillée dessous. Je ne me souviens plus exactement. Je plaisante en disant que je me paye le luxe de garder ma culotte encore un peu.

Elle nous installe dans une chambre. Il y a une télé, un appareil à monitoring, un WC et une douche... Sympa la salle de pré-travail ! J'essaie de me détendre en attendant la pose du Propess.

Bérengère rentre dans la pièce vers 10h. Elle me met en place ce foutu tampon qui va déclencher mon accouchement. Il faut aller chercher loin pour l'installer, je ne sais pas qui a inventé ce truc, mais c'est assez mal étudié. C'est comme une bandelette, avec un fil au bout... difficile de le positionner, facile à déloger. Puis, on me met sous monito pour 2h ... Youhou !

Nous nous retrouvons seuls et je pleure. Nous l'avons fait finalement. Je suis triste et déçue. Ma poupée, je m'en suis voulu d'avoir cédé. Tu étais si bien à l'intérieur. Aujourd'hui, je rassure tout le monde, je suis la plus heureuse des mamans. Mais quelques minutes après "l'acte", honnêtement, c'était dur.

Et puis bon, c'était parti... alors il a fallu positiver, se préparer à se jeter dans la bataille. On m'a bien prévenue que ça pouvait mettre plusieurs jours à agir. J'étais partagée entre l'envie de t'avoir vite avec moi ma chérie et la contrariété, la peur de la douleur à venir... J'angoissais que le travail démarre trop vite.. Je ne me sentais pas prête... Si proche du but... c'est dingue tout de même !!

Deux heures de monito. Bébé au top. Pas de contraction.

Entre temps, Flo sort faire je ne sais quoi. Et Bérengère vient me faire la prise de sang pour l'anesthésiste (plus valable depuis mardi). Elle décide de poser un cathlon car elle va en avoir besoin pour l'antibiotique (strepto B + je suis) et ne veut pas me piquer dix fois. Sauf que j'ai des veines pourries (on en reparlera) et que ça rate dans le poignet gauche. C'est douloureux, elle insiste pour essayer d'avoir du sang mais rien ne vient... On change d'endroit... on prend sur la main gauche... J'ai peur ... je stresse... et puis finalement, c'était le mieux à faire ! Ca tire un peu, mais je m'y ferais, vu que je le garderais jusqu'à l'accouchement.

On nous propose ensuite une balade d'une heure dans l'hopital. Un peu ridicule de tourner en rond à attendre d'avoir mal. Mais il faut ce qu'il faut. Alors on s'est promené. On a fait le tour du service maternité. On a cherché les escaliers. On a arpenté les couloirs.

On est rentrés sagement dans la salle de pré-travail. On a attendu trente minutes que Bérengère vienne nous retrouver. On a fait une photo ridicule en blouses...

13h30. Toujours aucun signe du démarrage du travail. a peine quelques contractions non douloureuses. J'ai faim. On consent à me donner une collation (un petit déjeuner, sur choix personnel). Mais pas trop, car je risque de vomir...

Je mange. On me remet sous monito (je ne sais plus dans quel ordre). Calme plat, sauf toi pépette, toujours en forme. Avec papa, on était trop fiers de ton petit coeur et de tes petits mouvements. Comme un pied de nez à tous, tu montrais toujours que tu étais le plus parfait des bébés dans le ventre de sa maman.

Vers 16h je dirais, on retourne se promener. On va carrément en ville à pieds (et après 15 minutes de marche, je me dis qu'on s'est peut-être un peu "échappés" et qu'on n'avait pas trop le droit de partir comme ça. Mais bon, personne ne va nous courir après, et il faut que tu arrives... Alors on emploie les grands moyens !! On voit l'orage se pointer... Oulàà ... un accouchement ET une averse ... ça en fait de la menace !!!

Je fais une pause ici. La suite au prochain épisode !

Message déposé le 08.02.2015 à 01:22 - Commentaires (1244)


4 février...
En ce jour qui devait être celui de ton terme, nous sommes finalement rentrés tous les 3 à la maison. Tu es née le 30 janvier, à 10h51. Notre petite Maëline chérie...

Et oui, certaines d'entre vous le savaient, et la plupart des autres l'auront compris... Notre fille a vu le jour vendredi dernier, suite à un déclenchement, mais tout s'est bien passé. Je viens vite vous raconter tout ça. Nous allons bien, même si j'ai moi-même vécu quelques péripéties douloureuses...

Ah et au fait ! Notre petit bébé mesure 47cm ... mais pesait 2,965kg quand elle est sortie de mon ventre... pas mal non ?

Je croise les doigts pour les févriettes ! Vos bébés arrivent...

Petite photo de Maëline hier...

Message déposé le 04.02.2015 à 23:55 - Commentaires (26)


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Petite situation "de la honte" ... Vive la grossesse !
Contrariétés...
J'ai rêvé ??
Entre parenthèses
Besoin de vos pronostics !! (2)
Besoin de vos pronostics !!
Compromis
Patience...
"Marine elle a un bébé dans son ventre !!!"
Etats d'âme d'un dimanche soir...
Me revoilà !
Et encore une écho !
Les petits maux et inconvénients...
Les premières annonces... (3).
Les premières annonces... (2)
Les premières annonces... (1)
Et re-voilà la petite merveille !
Après la terrible angoissse, le bonheur intense !
C'est trop l'angoisse !
"J'ai envie d'un bébé"
Et s'il y en avait deux ?
Surprise jusqu’au bout ?
Un enterrement de vie de jeune fille sous couverture…
Quand tu bouleverses DEJA toute notre vie !
16,3 mm de bonheur …
J'ai faim !!!
Nelson ! On a un problème !
Quand décidément, Flo est un homme extra et un futur papa au top ...
Premières inquiétudes (partie 2)
Premières inquiétudes (partie 1)
Quand deux petits traits roses parallèles font chavirer mon coeur …
Un bébé surprise ??


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Mariage